Interrogation de l’UNSA sur l’efficacité du PLF 2016

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat UNSA.

 

Le Projet de Loi de finance prévoit 375 milliards de dépenses pour 301 milliards de recettes. Cela se traduit par une baisse de 2,4 milliards du déficit par rapport au budget voté en 2015. 

Les recettes proviennent principalement de 72 milliards d’Impôts sur le revenu, 33 milliards d’impôts sur les sociétés, 145 milliards de TVA, 16 milliards de taxes intérieures sur les produits énergétiques. 

La réduction du déficit budgétaire est imputable à une diminution des dépenses dans la plupart des ministères hormis ceux considérés comme prioritaires, éducation et université, défense, sécurité, justice. L’UNSA constate que cette politique globalement restrictive risque d’avoir un impact négatif sur le fonctionnement de plusieurs services publics et sur la croissance car ce sont plus de 2 milliards qui ne seront pas injectés dans l’économie. 

Cependant, selon le gouvernement la baisse de l’impôt sur le revenu (moins 5 milliards pour 2016 après les 3 milliards de 2015) devraient bénéficier à 12 millions de ménages au total, soit 2/3 des contribuables. Pour l’UNSA, cette incidence positive sur le pouvoir d’achat doit cependant être nuancée du fait de l’augmentation des impôts locaux. 

Le gouvernement confirme la mise en place de la retenue à la source mais la diffère à 2018. 

L’UNSA considère comme réaliste les prévisions de croissance à 1,5 % en 2016 affichées par le gouvernement. Cependant, ce taux est insuffisant pour réduire significativement le niveau du chômage l’an prochain. En effet, malgré une montée en charge du CICE et autres allègements des cotisations et de la fiscalité des entreprises de plus de 33 milliards cumulés depuis 2013, les créations d’emplois restent très insuffisantes à 130 000 nettes dans le secteur privé et permettront tout juste d’absorber les nouveaux actifs entrants sur le marché du travail. 

Par ailleurs, faute d’une accélération nette des investissements productifs des entreprises qui n’ont augmenté que d’un peu plus de 1% en 2015, il est difficile d’affirmer que « la reprise est clairement engagée ». 

L’UNSA préconise le renforcement d’une politique européenne de stimulation de l’activité par l’investissement. 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La santé mentale des cadres mise à rude épreuve selon l’Apec

La nouvelle étude diffusée par l'Association pour l'emploi des cadres (Apec) montre que la santé mentale des cadres et managers est une préoccupation qui devrait être centrale pour les entreprises. Le document donne à lire une analyse de risque approfondie à destination des entreprises et des professionnels de la de la protection sociale collective. Il en ressort que la santé mentale des cadres est bien plus éprouvée que celle des salariés non-cadres. ...

Avis d’extension d’un avenant à un accord santé dans la CCN des industries chimiques et connexes

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles envisage d’étendre, par avis publié le 10 octobre 2025, les dispositions de l’avenant du 2 septembre 2025 à l'accord du 17 novembre 2022 relatif au régime conventionnel frais de santé, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des industries chimiques du 30 décembre 1952 (...
retraite
Lire plus

Retraites : mêmes joueurs jouent encore

Dans un paysage politique au bord de l’implosion, menacé par une nouvelle dissolution et paralysé par la perspective des examens et votes budgétaires, l’idée lancée par le Premier ministre Sébastien Lecornu de suspendre la - très contestée - dernière réforme des retraites n'a pas vraiment agi comme un facteur d'apaisement politique et social. ...