La branche de l’intérim est régulièrement pointée du doigt par les syndicats de salariés pour son taux de survenance d’accidents du travail et de maladies professionnelles. Afin de dénoncer une nouvelle fois cette situation, la CGT mène, depuis septembre 2016, une “campagne d’information et de communication” à ce sujet. Une mobilisation réussie.
Un sujet sensible
Comme nous l’avons déjà évoqué il y a quelques mois, dans l’intérim, “chaque année” d’après la CGT, on compte pas moins de 40000 accidents du travail, occasionnant une soixantaine de morts. Autant dire que, pour les salariés et leurs représentants, la santé et la sécurité au travail sont des sujets de préoccupation primordiaux. La CGT, première organisation en voix, dénonce ainsi un “scandale sanitaire qui impacte la vie de milliers de travailleurs” et de leur famille.
Dans cette configuration, les intérimaires sont, certes, bien couverts par des régimes prévoyance et santé. Hélas, pour diverses raisons, les cotisants à ces régimes y recourent bien moins qu’ils ne pourraient théoriquement le faire. Surtout, pour la CGT, il est nécessaire de s’attaquer à la racine du problème et de faire en sorte que la sinistralité de la branche diminue sensiblement.
Afin de pousser le Prism’emploi, la chambre patronale, à s’engager en ce sens, la CGT a sonné le tocsin à l’automne dernier. La campagne de sensibilisation dite “URGENT ! INTÉRIMAIRES EN DANGER” s’est traduite par des “occupations d’agences d’intérim”, des tractages et affichages “dans les entreprises utilisatrices” et “sur les murs des usines”. La mobilisation a largement été relayée dans la presse nationale, la presse locale et la presse professionnelle.
Vers un accord de branche
La CGT l’assure : toute cette énergie déployée ne l’a pas été en vain. “Au bout de longs mois, la mobilisation et les actions successives portent leurs fruits” se félicite-t-elle. Lancée depuis de longs mois mais ayant la fâcheuse tendance à faire du surplace, la négociation sur la santé et la sécurité au travail est soudainement repartie de l’avant. Début février, le Prism’emploi a ainsi accepté certaines revendications importantes de la CGT et s’est engagé à rédiger rapidement un projet d’accord.
Parmi les mesures-phares de ce texte, on relèvera notamment : la mise en place d’une médecine du travail de branche, après étude de faisabilité ; la formation à la sécurité en fonction des métiers ; la reconnaissance, à l’occasion d’une visite de reprise, des accident du travail et des maladies professionnelles et du principe d’un parcours de reclassement ; enfin, la reconnaissance que le CHSCT des ETT ne peut se décharger des salariés intérimaires.
L’accord final doit être soumis à signatures incessamment sous peu. A ce stade des discussions, la CGT considère qu’elle pourrait le signer. Elle estime en effet qu’il constitue “une étape de plus vers la sécurité sociale professionnelle”.