Harcèlement moral ou sexuel : une décision fait débat

Cet article est issu du site du syndicat de salariés FO.

 

La Cour de cassation vient de rendre, le 13 septembre 2017, une décision pour le moins « étrange » en matière de harcèlement moral et sexuel (Cass. soc., 13-9-17, n°15-23045). 

Pour pouvoir bénéficier de la disposition selon laquelle aucun salarié ne peut être licencié pour avoir relaté des agissements de harcèlement moral, le salarié doit dénoncer des faits qualifiés par lui d’agissements de harcèlement moral. 

Ainsi, le salarié qui n’emploie pas expressément les termes de harcèlement mais se contente de dénoncer des comportements abjects, déstabilisants et profondément injustes ne peut bénéficier des dispositions de l’article L 1152-2 du code du travail. 

Cette décision est très contestable car il revient normalement au juge de qualifier les faits présentés par le salarié. 

Pour échapper à la nullité du licenciement prononcé, l’employeur a très finement fait valoir que le salarié n’a, à aucun moment, qualifié les faits comme du harcèlement. 

La Cour de cassation s’est montrée à l’écoute de cet argument qui s’avère, selon nous, tendancieux. 

Quoi qu’il en soit, avec cette décision, les salariés sont invités à qualifier expressément les faits de harcèlement. 

Si au final, il s’avère qu’il ne s’agit pas de harcèlement, l’employeur ne pourra sanctionner le salarié que s’il caractérise une mauvaise foi de sa part. 

Moral de l’histoire : Harcelé moralement ou sexuellement…Dites le (expressément) haut et fort ! 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

CNNCEFP : une nouvelle nomination à la sous-commission de la protection sociale complémentaire

Un arrêté du 8 septembre 2025, publié au Journal officiel du 10 septembre, acte la nomination d’un nouveau membre au sein de la sous-commission de la protection sociale complémentaire de la commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) Florian Dutreuil est nommé membre suppléant de cette sous-commission, en qualité de représentant des employeurs. Sa désignation intervient sur proposition de la...

La représentativité en passe d’être révisée chez les ostéopathes et chiropracteurs

Un avis tout juste paru au Journal officiel annonce l'ouverture d'une nouvelle enquête de représentativité pour les professions d'ostéopathe et de chiropracteur. Les organisations professionnelles concernées qui veulent être représentatives ont 6 semaines, à partir du 10 septembre 2025, pour envoyer tous les éléments nécessaires à la détermination (ou non) de leur reconnaissance parmi les organisations représentatives. L'avis détaille tous les éléments à...