Cette publication provient du site du syndicat de salariés CFDT.
Instaurées par la loi pour l’égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées, les Conférences nationales du handicap – qui réunissent tous les trois ans les acteurs engagés pour une société plus inclusive – se succèdent.
Quinze ans après l’adoption de cette loi de 2005, le cinquième rendez-vous était donc particulièrement attendu. Et alors que le handicap concerne un Français sur cinq, force est de constater qu’il y a encore beaucoup à faire. Sans doute embarrassé par la récente polémique sur le congé lié au deuil d’un enfant, l’exécutif s’est voulu rassurant pour les familles en multipliant des annonces très ambitieuses : aucun enfant sans solution de scolarisation à la rentrée de septembre 2020, création de places d’hébergement pour enfants et adultes ayant les besoins les plus soutenus, réduction des délais d’instruction des dossiers de demande d’allocation à trois mois au maximum… Il a par ailleurs avancé des pistes pour les aidants, avec la création d’indemnités de congés aidants et l’ouverture de droits à la retraite pour toutes les périodes pendant lesquelles l’assuré prend en charge un proche en situation de handicap ou en perte d’autonomie.
La CFDT note avec satisfaction la volonté du gouvernement de prendre en compte le handicap dans le système universel de retraite.
Traduire les intentions en actes
« Ces intentions vont dans le sens de notre revendication d’un système plus juste et plus solidaire », insiste la secrétaire nationale Catherine Pinchaut, qui exige désormais « leur traduction concrète dans la loi ». Elle regrette en revanche le peu d’annonces concernant les personnes devenant handicapées au cours de leur carrière et qui ne pourront répondre aux exigences du système ni en nombre de trimestres validés ni en taux d’incapacité. Il n’y a pas non plus de nouvelles mesures en faveur de l’emploi alors que le taux de chômage des personnes handicapées demeure deux fois plus élevé que la moyenne nationale. Selon elle, « une prise en compte de l’apport du dialogue social dans l’insertion et le maintien dans l’emploi des personnes handicapées [aurait permis de] mettre en discussion l’organisation du travail et son adaptation à tous les travailleurs. C’est la condition indispensable pour des entreprises et un monde du travail réellement inclusif ».