Cet article provient du site du syndicat FO.
Mercredi 31 mai, les salariés des hôpitaux publics du département du Gers seront en grève contre le Groupement hospitalier de territoire. Un rassemblement est prévu devant l’hôpital d’Auch en début d’après-midi.
La date du 31 mai est symbolique. Les syndicats FO et CGT ont choisi d’appeler les personnels des hôpitaux publics du Gers à exprimer leur refus de la nouvelle organisation hospitalière et des groupements hospitaliers de territoire (GHT) le jour de la première réunion d’une nouvelle instance départementale, la conférence territoriale du dialogue social.
Une structure que les syndicats considèrent un simple lieu de présentation des décisions, et non comme un lieu de dialogue social, puisque les représentants du personnel ne sont pas autorisés à y émettre un avis.
Un préavis de grève a été déposé par les deux syndicats, et les salariés sont appelés à se rassembler le 31 mai à partir de 13h30 à l’hôpital général d’Auch, le plus gros établissement du département, avec environ 850 salariés.
Des économies sur le dos de la santé
Les Groupements hospitaliers de territoires, issus de la loi Santé du 26 janvier 2016, sont en cours de constitution depuis le 1er juillet 2016 et doivent à terme regrouper 1 200 hôpitaux et 900 établissements médico-sociaux autonomes en une centaine de groupements dotés chacun d’un projet médical commun.
Une restructuration hospitalière que la fédération FO des services publics et de santé (FO-SPS) a combattu dès l’origine, au motif qu’elle annonce et facilite des économies sur le dos de la santé, avec le regroupement d’activités, voire d’établissements.
Les GHT, c’est un des outils qui permet la mise en œuvre de la politique de restriction budgétaire dans les hôpitaux.
, explique Gérald Murat, responsable régional de la fédération FO-SPS en Occitanie,Dans notre région, les GHT vont mettre à mal le service public hospitalier dans les territoires reculé. Or, on devrait pouvoir être soigné de la même manière que l’on habite une grande métropole comme Toulouse ou à la campagne.
22 000 postes et 16 000 lits menacés
FO appréhende à terme la suppression de 22 000 postes et de 16 000 lits sur l’ensemble du territoire français. Les GHT, c’est le risque de fusion de certain hôpitaux, avec éventuellement un transfert de l’activité vers le plus grand hôpital
, indique Evelyne Dupouy, secrétaire du syndicat FO de l’hôpital de Mirande, et responsable départementale FO Santé, Cela veut dire éloigner la population des services de soins et créer des déserts médicaux, avec la suppression ou la diminution de l’offre de soins dans les petits hôpitaux du département.
Une offre de soins fragilisée
Dans le Gers, l’arrivée du GHT s’est déjà traduite par le regroupement des achats et du logiciel de paie pour la dizaine d’établissements du département. Nous en sommes là pour l’instant. Le projet de regrouper l’activité lingerie a été évoquée et celui de la suppression de trois postes à la cuisine d’Auch a déclenché un conflit
, indique Evelyne,Nous craignons à l’avenir des suppressions de postes et des fermetures de lits dans un contexte où l’offre de soins est déjà très fragilisée
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A Auch, vingt lits de soins et de réadaptation sont ainsi menacés à l’hôpital public, et la polyclinique de Gascogne, un établissement privé d’une centaine de salariés, est menacée de fermeture. Le secteur psychiatrique n’est pas épargné, avec un projet de fermeture de vingt lits au centre hospitalier spécialisé de Lannemezan. FO est bien décidée à poursuivre son combat contre les restrictions budgétaires à l’hôpital.