Cet article a été publié sur le site du syndicat de salariés CGT
Alors que le journaliste Gaspard Glanz vient d’être interdit d’exercer son métier, le SNJ-CGT dénonce cette nouvelle attaque contre la liberté d’informer et appelle le gouvernement à se ressaisir face aux violences policières.
Le journaliste Gaspard Glanz empêché de faire son métier
Déféré au tribunal et convoqué le 18 octobre pour « outrage à personne dépositaire de l’autorité publique », la justice a interdit au journaliste Gaspard Glanz d’être présent à Paris tous les samedis, jusqu’à la date de l’audience. Alors que ce jugement lui empêche de couvrir les manifestations, à l’instar du 1er mai, le SNJ-CGT souligne dans un communiqué que ce dernier constitue « une inacceptable interdiction professionnelle ».
Fondateur de l’agence Taranis News, Gaspazrd Glanz est un spécialiste des images d’immersion dans les manifestations, qui a déjà exercé son métier sur de nombreux terrains : de la ZAD de Notre-Dame-des-Landes à la jungle de Calais, des manifestations à l’occasion de la COP 21 à celles contre la loi El Khomri. C’est notamment lui qui a diffusé de nombreuses images d’Alexandre Benalla portant un équipement de policier lors de la manifestation du 1er mai 2018 à Paris.
Des attaques contre la presse, contre la démocratie
Cette situation arrive au moment où Reporters sans frontières (RSF) publie son classement mondial de la liberté de la presse en 2019. En 32ème position, la place de la France n’est « pas étonnante » selon Emmanuel Vire, qui souligne que notre pays est « derrière les plus grands pays européens ». Ce dernier observe d’ailleurs « une dégradation » des conditions d’exercice depuis le début des gilets jaunes, dans un métier où « 30% des journalistes sont précaires ».
Par ailleurs, l’actuel « collusion entre les milliardaires et le pouvoir politique » influe sur le « traitement médiatique » comme le démontre l’infographie ci-dessous coproduite par le Monde diplomatique et ACRIMED (vous pouvez cliquer dessus pour l’agrandir) :
Face à un service public de l’information également en difficulté, avec la suppression de 1600 postes qui va notamment affecter les informations locales et régionales pourtant plébiscitées, le secrétaire général du SNJ-CGT plaide pour « une refonte globale » en « réorientant les aides à la presse afin de favoriser les médias indépendants ».