Le patronat français pourra-t-il encore longtemps faire l’économie d’une mesure forte sur la rémunération des chefs d’entreprise? Les polémiques en cours posent à nouveau la question.
La retraite chapeau de Varin à nouveau dans le collimateur
La presse s’est à nouveau inquiétée de la retraite chapeau de Philippe Varin, ex-patron de Peugeot. Fixée à 300.000 euros, cette retraite supplémentaire fait polémique, à la fois sur son montant et sur son principe. Certains ont considéré que la performance de Philippe Varin à la tête de Peugeot ne justifiait pas un tel “privilège”.
Une fois de plus, le patronat peine à expliquer que, face à la détérioration du taux de remplacement de la retraite complémentaire des cadres, ce genre de mesure est inévitable. Le cas Varin constitue pourtant une occasion hors pair pour rappeler que l’on ne peut à la fois vouloir sauver le taux de remplacement des uns et combattre celui des autres…
L’erreur matérielle de Pierre Gattaz
Le Parisien a judicieusement épluché le rapport financier 2014 de Radiall, et révélé à cette occasion que son dirigeant, Pierre Gattaz, cumulait un contrat de travail et un mandat social. Ce cumul est proscrit par le code de bonne conduite du MEDEF et de l’AFEP pour les entreprises réglémentées. Pierre Gattaz a assuré qu’il s’agissait d’une “erreur matérielle”. Une fois de plus, la communication du président du MEDEF surprend…
Dans la pratique, on sait pourquoi cette interdiction de cumul constitue une gêne: nombre d’avantages sociaux sont liés à un contrat de travail et obligent donc à des pirouettes compliquées lorsqu’ils doivent s’appliquer à un dirigeant d’entreprise sans contrat. Néanmoins, la question de l’exemplarité des donneurs de leçons pose une nouvelle fois problème.
Pour le MEDEF, ces polémiques récurrentes sont des épines dans le pied qui affaiblissent tout discours sur les réformes…