Cet article est paru sur le site du syndicat de salariés CGT
Les conclusions du sommet européen du 28 et 29 juin sur « les questions migratoires » accouchent d’un compromis politiquement explosif ou les gouvernements d’extrême-droite sortent vainqueurs.
C’est bel et bien le renforcement de l’Europe forteresse qui est réaffirmé : augmentation des moyens à Frontex et soutien aux gardes côtes libyens.
La mise en place de « centres contrôlés », euphémisme technocratique pour désigner des camps installés dans les ports de débarquement pour effectuer le tri entre bons et mauvais migrants dépendra des pays d’entrée. Dès vendredi le ministre de l’intérieur italien a annoncé la fermeture des ports italiens, prélude à de nouveaux et terribles périples comme celui de l’Aquarius.
Quant aux migrants éligibles à l’asile, ils pourraient être répartis dans d’autre pays européens à condition que ces derniers soient volontaires.
L’accord prévoit aussi des « plates formes de débarquement ». Derrière ce langage, qui pourrait être issu de la logistique, se cachent des camps hors UE, financés par l’Europe et qui sont contraire au droit international.
Ainsi l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a estimé vendredi que les centres pour migrants devaient être en Europe et a exprimé son inquiétude “insurmontable” quant à d’éventuelles “plateformes” en Libye du fait de l’insécurité et des mauvais traitements qui y règnent.
Maroc, Tunisie et Albanie, envisagés par l’Union européenne pour installer ces camps ont d’ores et déjà refusé.
Ce compromis dont se félicite Macron est un message d’inhumanité dont la seule devise serait « unis pour fermer ».
Ce « compromis » ne règle rien tant sur les causes de la migration que sur l’accueil au sein de l’UE, puisque les accords de Dublin sont renvoyés à une date ultérieure.
Face à ce compromis honteux, la CGT défendra les valeurs d’accueil et de solidarité avec l’ensemble des forces qui luttent en France et en Europe.