François Hommeril défend les positions de la CFE-CGC avant son congrès de Deauville

Cette publication a été initialement publiée sur le site du syndicat de salariés CFE-CGC.

En amont du 37e Congrès de la CFE-CGC (9 et 10 octobre à Deauville), François Hommeril, président confédéral, et Gérard Mardiné, secrétaire national, ont évoqué face à la presse les grands dossiers de l’actualité sociale. 

Concertation sur la réforme des retraites, assurance chômage, négociation sur l’encadrement, dialogue social national interprofessionnel, élections professionnelles et CSE en entreprise… Invités le 1er octobre de l’Association des journalistes de l’information sociale (Ajis), François Hommeril, président de la CFE-CGC, et Gérard Mardiné, secrétaire national en charge de l’économie, ont livré leur analyse et exprimé les positionnements de la CFE-CGC (morceaux choisis ci-dessous).Rappelons que François Hommeril (58 ans) est officiellement le seul candidat à sa succession pour un nouveau mandat à l’occasion du 37e Congrès de la CFE-CGC (9 et 10 octobre à Deauville). A ses côtés, Gérard Mardiné (60 ans ; fédération de la Métallurgie CFE-CGC), actuel secrétaire national en charge de l’Economie, est le seul candidat au poste de secrétaire général.LE 37e CONGRES DE LA CFE-CGCFrançois Hommeril : « Au-delà des enjeux statutaires, le Congrès doit aussi être un temps fort de débats. Avec trois grandes thématiques qui seront mises en avant cette année : ce que signifie aujourd’hui être membre de l’encadrement ; la qualité du travail et l’environnement de travail, et enfin l’impasse à laquelle nous mène la gestion par les coûts, laquelle génère de la souffrance dans le monde du travail. »LE POSITIONNEMENT DE LA CFE-CGCFrançois Hommeril : « Depuis mon élection en juin 2016 à la présidence de la CFE-CGC, ma volonté est de sortir de la case réformiste car être réformiste, c’est avoir une assignation à résidence. Cette volonté ne s’est jamais démentie tout au long du mandat et elle a été bien intégrée par nos structures, nos fédérations et nos sections syndicales. La CFE-CGC a conquis son indépendance et assume ses positions sans être assignée à résidence dans tel ou tel camp idéologique. »L’ASSURANCE CHOMAGEFrançois Hommeril : « La CFE-CGC, comme d’autres organisations syndicales, a déposé un recours devant le Conseil d’État pour contester les décrets. La réforme gouvernementale introduisant une dégressivité des allocations brise le caractère assurantiel d’un régime dont les cadres sont pourtant les principaux contributeurs. Le gouvernement a commis une faute majeure, méprisant la réalité que vivent les cadres victimes de plans sociaux et de restructurations et qui ont d’autant plus de mal à retrouver un emploi du même niveau que leur carrière fut longue et valorisée. »LA RÉFORME DES RETRAITESFrançois Hommeril : « Nous pensons que la réforme des retraites voulue par le gouvernement est une réforme inutile et dangereuse. Il est clair que la réforme proposée consiste en une étatisation totale du système de retraite permettant au gouvernement de faire des pensions une variable d’ajustement des finances publiques. La CFE-CGC prendra part à la suite de la concertation mais la base des discussions doit être le rapport Delevoye, fruit de 18 mois de concertation avec les partenaires sociaux. Si le rapport préconisait un âge de départ de 64 ans pour bénéficier d’une retraite à taux plein, avec un système de décote/surcote, Emmanuel Macron a depuis indiqué préférer une modulation de la durée de cotisation plutôt que de l’âge de départ… Si l’exécutif réintroduit la durée de cotisation, cela réduit à néant tout le travail que nous avions fait. On a le sentiment d’être revenus au temps des ordonnances (ndlr : sur la réforme du Code du travail). C’est un peu “cause toujours tu m’intéresses” car, au final, le gouvernement fera bien ce qu’il veut. »L’ENTREPRISE Gérard Mardiné : « Nous sommes des fervents défenseurs de la responsabilité sociétale des entreprises. Il s’agit notamment d’améliorer la gouvernance, de renforcer la place des administrateurs salariés et l’engagement actionnarial. Tout ceci passe par des mesures bien plus fortes que ce qui a été inclus dans la loi Pacte relative à la croissance et la transformation des entreprises. Dans les grosses structures aujourd’hui, ce sont dix à quinze personnes qui décident de tout. Les cadres supérieurs sont des exécutants. Cette vision est mortifère et cela ne fonctionne pas. »LE CSE François Hommeril : « La fusion des instances ne marche pas. Dans un ordre du jour de CSE, on parle de choses beaucoup trop disparates. C’est particulièrement problématique dans les grandes entreprises. »Sur la représentativité : « La CFE-CGC, qui est l’organisation syndicale qui a le plus progressé lors du dernier cycle électoral, poursuit son développement sur le terrain. Nos résultats aux élections professionnelles le démontrent. Notre stratégie porte ses fruits. »NÉGOCIATION SUR L’ENCADREMENTGérard Mardiné : « La négociation avance très laborieusement malgré un engagement signé par les organisations patronales en 2015. Le Medef ne semble pas avoir de mandat de ses instances. Cette négociation est pourtant nécessaire quand on voit le niveau de désaffection chez un certain nombre de salariés de l’encadrement qui sont de moins en moins enclins à la prise de responsabilité car ils perçoivent qu’il y a clairement plus de désavantages dans cette démarche. Sans parler des phénomènes croissants d’absentéisme au travail et de perte de sens qui touchent également les populations cadres et assimilées. »DIALOGUE SOCIAL NATIONAL INTERPROFESSIONNEL François Hommeril : « Les organisations syndicales représentatives sont confrontées au problème de la représentativité patronale. Aujourd’hui, le Medef bloque toute négociation nationale interprofessionnelle, à commencer par la négociation entre partenaires sociaux sur l’encadrement. Le Medef ne joue plus son rôle, soit parce qu’il n’en a plus l’envie, soit qu’il n’en a plus la capacité. »LE COMPTE PERSONNEL DE FORMATIONFrançois Hommeril (sur le prochain lancement d’une application CPF) : « Nous ne croyons pas à l’efficacité de l’individualisation des droits. Ce n’est pas avec une application supplémentaire sur son smartphone que l’on pourra choisir son avenir professionnel. » 

 

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