FO dénonce le nouveau motif de licenciement lancé par le MEDEF

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat FO

 

Actuellement, pour justifier un licenciement économique, l’employeur peut invoquer des « difficultés économiques » ou des « mutations technologiques ». Demain, il pourrait se contenter d’invoquer « une réorganisation de l’entreprise nécessaire à la sauvegarde de sa compétitivité ». 

Aujourd’hui, l’employeur peut voir sa demande retoquée aux prud’hommes puisque c’est au juge qu’il revient d’établir si les difficultés économiques invoquées sont réelles, ou si le licenciement est au contraire « sans cause réelle et sérieuse », ce qui oblige l’employeur à réintégrer le salarié ou à l’indemniser. La nouvelle loi réduirait considérablement ce risque pour l’employeur en pré-établissant des critères qui rendraient systématiquement indiscutable la validité du licenciement : la baisse des commandes ou du chiffre d’affaires pendant plusieurs trimestres consécutifs, des pertes d’exploitation pendant plusieurs mois, ou une « importante » dégradation de la trésorerie. Ce sont ces « précisions » que la ministre qualifie de « clarification » et le président du Medef, M. Gattaz, « de grand pas en avant ». 

Salariés jetables pour pas cher 

De plus, les entreprises appartenant à des multinationales pourraient procéder à des licenciements économiques, même si les filiales à l’étranger sont florissantes, ce que le Code du travail actuel interdit. 

Enfin, l’indemnité pour licenciement abusif ne serait plus fixée aux prud’hommes, où aujourd’hui les trois quarts des jugements sont favorables aux salariés, mais plafonnée par la loi (sauf pour les cas de harcèlement et de discrimination) en fonction de l’ancienneté du salarié : 3 mois de salaire pour une ancienneté de moins de 2 ans, 6 mois pour une ancienneté de 2 à 5 ans, 9 mois pour 5 à 10 ans, 12 mois pour 10 à 20 ans et 15 mois à partir de 20 ans. Sachant cela, l’employeur pourrait budgétiser ce type de licenciements. 

 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Avis d’extension d’un avenant à la convention collective nationale de l’immobilier

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 25 octobre 2025, les dispositions de l’avenant n° 107 du 11 septembre 2025 relatif à la création d'un certificat de qualification professionnelle (CQP) relatif au métier d'Assistant administration de biens immobiliers, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’immobilier (...

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...