FO craint une banalisation du travail du dimanche

Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat FO.

 

La loi Macron donne des idées au patronat des grands commerces parisiens, prompt à déréglementer le travail du dimanche plus que ne l’impose la loi du 6 août 2015. 

Dans un projet d’accord présenté aux syndicats, l’Union du grand commerce de centre-ville (UCV) – Galeries Lafayette, BHV… – propose que chaque salarié travaille jusqu’à 15 dimanches par an l’an prochain. Or, sur la base d’accords collectifs (branches, entreprises, groupes, territoires), la loi prévoit une possibilité de 12 dimanches maximum à partir de 2016. Pour cette année, le nombre de dimanches travaillés – fixé par le maire (à Paris, le préfet) – a déjà été porté à 9 contre 5 avant l’adoption de la loi. De celle-ci découle aussi la création fin septembre de douze zones touristiques internationales (ZTI) à Paris et trois en province. Dans ces zones, les commerces pourront ouvrir jusqu’à 52 dimanches par an et jusqu’à minuit chaque jour. 

Pas de mesure compensatoire pour les nouveaux embauchés 

Par ailleurs, un décret fixera prochainement les modalités d’ouverture le dimanche pour les commerces situés aux abords des six gares parisiennes. Directement concernée par ces largesses apportées par la loi, l’Union patronale du grand commerce parisien prévoit de doubler les salaires du dimanche… Mais seulement pour cinq dimanches. Aux dix autres ne serait affectée qu’une majoration dégressive avec un plancher de 30 %. Côté « accompagnement social », l’UCV prévoit une prise en charge de la moitié seulement des frais de garde (plafonnés à sept heures par jour) des enfants, lesquels devront être âgés de moins de 10 ans. Plus largement, ces mesures ne s’adresseraient qu’aux salariés en poste. Pour les nouveaux embauchés, le dimanche travaillé serait un jour de travail comme les autres… Un jour banalisé en somme.  

Focus : FO s’oppose à une négociation territoriale L’UCV, qui n’est pas une branche, « tente d’obtenir un accord territorial en contournant la négociation de branche, ce à quoi FO s’opposera. Par ailleurs, l’UCV n’est pas compétente pour l’ensemble des commerces et des salariés. Les démonstrateurs relèvent par exemple des conventions collectives des fabricants et non des distributeurs », explique la section FO Commerce pour qui « l’annonce de l’UCV confirme les craintes de propositions patronales qui minimisent les compensations au travail le dimanche ». 

 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un représentant CPME est désigné membre suppléant au FIVA

Un arrêté ministériel publié au Journal officiel d'aujourd'hui entérine la nomination d’un nouveau membre suppléant au conseil d’administration du Fonds d’indemnisation des victimes de l’amiante (FIVA). Il s'agit de Frantz Doignon. Il représentera la Confédération des petites et moyennes entreprises (CPME), et est nommé au titre des représentants des organisations siégeant à la commission des accidents du travail et des maladies professionnelles. ...

Wallis-et-Futuna : le directeur intérimaire de l’agence de santé quitte ses fonctions

Un arrêté ministériel publié au Journal officiel d'aujourd'hui, acte un changement à la direction de l’agence de santé du territoire des îles Wallis et Futuna. Éric Chartier, qui exerçait les fonctions de directeur par intérim, quitte ses fonctions à compter du 5 mai 2025. Pour lui succéder temporairement, les ministres compétents ont désigné Richard Jardin, professeur agrégé classe normale....

La MCF voit son résultat net fondre en 2024

Comme bon nombre d'organismes du secteur de l'assurance, la Mutuelle centrale des finances (MCF) a publié son rapport sur la solvabilité et la situation financière (SFCR) pour l'année 2024. Le document montre que l'année 2024 n'a pas été très clémente pour la mutuelle, notamment du côté de ses résultats financiers. En 2024 la MCF a encaissé 4,6% de cotisations brutes de...

Tutélaire en 2024 : un chiffre d’affaires en hausse et un modèle élargi à trois métiers

La mutuelle Tutélaire clôt l’exercice 2024 sur des résultats en nette progression, portés par une réorganisation stratégique autour de trois pôles d’activité : la prévoyance, l’épargne-retraite et la réassurance. Le chiffre d’affaires total s’établit à 134,8 M€, en hausse de 80 % par rapport à 2023, traduisant l’extension du périmètre d’activité et l’intégration de nouveaux portefeuilles. ...

Mutuelle Entrain repasse en excédent avec un chiffre d’affaires en hausse de 7 % en 2024

Après trois exercices déficitaires, Mutuelle Entrain clôt l’année 2024 avec un résultat net excédentaire de 2,665 M€. Ce redressement s’appuie notamment sur une hausse des cotisations (+7 %) et une bonne maîtrise des charges, qui permettent un retour à l’équilibre économique. Le chiffre d’affaires santé hors taxes s’élève à 102,579 M€ en...