Financement des retraites : la CGT tient sa position

Cet article vient du site du syndicat de salariés CGT.

La conférence sur le financement des retraites s’ouvre aujourd’hui. Peu de chance qu’elle débouche sur des changements profonds au vu du cadre fixé par le gouvernement. Pourtant, la CGT y participe, bien décidée à faire entendre une autre voix… en exposant ses propositions, qui offrent les moyens d’améliorer le système actuel. 

Rares sont les gens qui doutent encore que le seul objectif du projet gouvernemental vise à réduire la part des retraites dans la richesse créée. En bloquant arbitrairement le niveau des dépenses à 14 % du produit intérieur brut (PIB) il n’offre qu’une alternative pour assurer l’équilibre du système : la diminution des pensions et le recul de l’âge de départ à la retraite. 

La CGT refuse depuis le début la mise en place de ce système à points synonyme de recul social. Elle porte l’idée que le système actuel est la meilleure garantie pour la justice sociale de tous. Bien sûr, il a été abimé par des années de réformes, mais la CGT propose d’y apporter des améliorations : départ en retraite à 60 ans pour toutes et tous, retour au calcul sur les dix meilleures années dans le privé, de conservation du calcul sur les six derniers mois pour le public, prise en compte des années d’études, prise en compte des situations réelles de travail et reconnaissance de toutes les formes de pénibilitépar grands corps de métiers, et fixation du taux de remplacement minimum à 75 % (dans tous les cas,pas de pensioninférieure au Smic CGT(1 800 €). 

 

Sur le financement de ces améliorations la CGT a aussi des propositions 

Augmenter les recettes par une politique salariale et de l’emploi : 

  • la seule mise en place de l’égalité salariale femmes-hommes rapporterait 6,5 milliards d’euros de cotisations retraites et garantirait de meilleurs niveau de pension aux femmes ;
  • la création d’emplois contribuerait au financement du système. Par exemple, la hausse de l’emploi de 2,4 % rapporterait 9 milliards d’euros de cotisations sociales, dont 4,5 milliards pour les retraites (et 7 milliards d’économies pour l’assurance-chômage) ;
  • réduire le temps de travail, avec l’abaissement de l’âge de départ en retraite à 60 ans rapporterait 12 milliards d’euros d’économies sur l’assurance-chômage (l’indemnisation des plus de 60 ans) et faciliterait l’accès à l’emploi pour les jeunes ;
  • de la même manière, la hausse des salaires de 5 % dans le privé rapporterait 18 milliards d’euros de cotisations supplémentaires pour la Sécurité sociale, 9 milliards d’euros pour la seule branche retraites et, dans le public, une hausse du point d’indice de 5 %rapporterait 4 milliards d’euros.

Augmenter les cotisations sociales pour stabiliser le système à long-terme : 

  • en finir avec les exonérations de cotisations a minima pour le CAC 40 rapporterait 5,5 milliards d’euros ;
  • mettre en place une sur-cotisation sur les emplois précaires (CDD, intérim…) d’un point rapporterait un milliard d’euros ;
  • déplafonner les cotisations pour les salaires au dessus de 27 500 euros par mois rapporterait un milliard d’euros ;
  • augmenter l’assiette des revenus soumis à cotisations des salariés et des employeurs pour y intégrer l’intéressement, les participations, l’épargne salariale et l’épargne retraite équivaudrait à 10 milliards d’euros de cotisations supplémentaire que l’on pourrait principalement affecter aux retraites.

Mettre le capital à contribution : 

  • élargir l’assiette(avec un taux à 28 %) aux dividendesversés aux actionnaires. Pour les seules entreprises du CAC40, cela rapporterait 14 milliards d’euros ;
  • soumettre les plates-formes numériques à la cotisation pour les retraites rapporterait 500 millionsd’euros.
Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #4 : zoom sur le médico-social non lucratif

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : rejet du socle solidaire et responsable par la ministre Amélie de Montchalin

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #7 : PSC, Alan et agréments de catégories objectives

Lancer la vidéo

PLFSS 2026 : Stéphanie Rist défend le principe de la taxe Ocam

You May Also Like

Malakoff Humanis et Kerialis vers un rapprochement

En fin de semaine dernière, par le moyen d'un communiqué commun, Malakoff Humanis, assureur paritaire généraliste, et Kerialis, assureur lui aussi paritaire mais davantage centré sur les professions "du droit et du chiffre", ont annoncé avoir signé "un protocole d'accord en vue de leur projet de rapprochement". Faisant état d'une réflexion entamée depuis le printemps dernier dans ce domaine, les deux groupes paritaires se félicitent d'avoir identifié une...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance interbranches dans les exploitations de polyculture élevage maraîchage CUMA de Loire-Atlantique

La ministre de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025 les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 juin 2025 à l'accord collectif de prévoyance interbranches concernant les salariés non-cadres des exploitations de polyculture, de viticulture, d'élevage, de maraîchage, d'horticulture, de pépinières, des entreprises des territoires et des coopératives d'utilisation de...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l’ouest de la France

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 9 du 27 janvier 2025 à l'accord sur une protection sociale complémentaire en santé dans certains départements des Pays de la Loire et de l'ouest de la France. Les organisations professionnelles et toutes personnes...

Avis d’extension d’un avenant à l’accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace

La ministre de l'agriculture, de l'agro-alimentaire et de la souveraineté alimentaire, envisage d’étendre, par avis publié le 19 décembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 8 du 25 novembre 2024 à l'accord collectif de prévoyance dans les exploitations et entreprises agricoles de la région d’Alsace (IDCC 8422). ...