Plusieurs entreprises dans le monde font le pari de passer à la semaine de quatre jours payés cinq. Et si les résultats sont plus que satisfaisant avec un meilleur équilibre vie professionnelle/personnelle tout en ne réduisant pas les chiffres d’affaires, l’expérimentation peine à se développer en France.
Plus de congés pour une meilleure productivité : c’est le pari que prennent plusieurs entreprises. En adoptant la semaine de quatre jours sans baisse de salaire, comprendre travailler seulement quatre jours tout en étant payé cinq, les employeurs espèrent améliorer le rapport vie personnelle/professionnelle et donc booster l’entrain des salariés. En bout de chaine, la productivité serait en hausse.
En France, la société Love radius, spécialiste de la confection et la commercialisation de porte-bébés a passé le cap. La charge de travail est donc répartie sur les jours restant, l’organisation du temps de travail est améliorée et les employés sont satisfaits de pouvoir profiter de 17,3 jours de congés. Par ailleurs, la qualité du travail fournit serait aussi accrue.
Des chiffres d’affaires en millions d’euros
En 2007, Olivier Sales fait figure de précurseur en adoptant la semaine de quatre jours sans baisse de salaire alors que ses salariés disposaient anciennement d’un temps de travail “classique”. Un changement “indolore” qui a permis un gain d’autonomie des salariés qui ont dû repenser l’organisation de leur travail. Les horaires n’ont pas changé, les jours fériés sont comptés comme des jours de repos supplémentaires, de même que les arrêts maladie.
Le chiffre d’affaires a aussi accusé une hausse jusqu’à atteindre 3 millions d’euros en 2018. Actuellement, l’entreprise recherche à se développer dans d’autres pays, tout en conservant ce mode de fonctionnement.
La société Yprema comptait déjà, en 1997, près de 80% de ses effectifs qui étaient passés à quatre jours de travail par semaine. Un modèle qui, encore aujourd’hui, tient bon. Mieux, le groupe compte 102 salariés répartis sur 16 sites en France pour un chiffre d’affaires de 23,5 millions d’euros. Et ces effectifs ne cessent de gonfler.
Pour compenser la perte du jour travaillé, négocié au préalable par les salariés avec leur patron, le volume horaire a augmenté pour rester à 35h. Cela nécessite de l’organisation pour que tous les salariés ne prennent pas en même temps leur jour de repos. Par ailleurs, il a fallu former le personnel à de nouvelles compétences pour compenser le repos de collègues.
En Nouvelle-Zélande, les 240 employés de l’entreprise Perpetual Guardian avaient aussi testé la semaine de quatre jours. Les résultats ont aussi été probants puisqu’avant l’essai, seuls 54% des salariés estimaient pouvoir mener de front leur vie professionnelle et personnelle. Une statistique qui grimpait à 78% lors de la semaine de quatre jours. Mieux, 45% des employés se disaient stressés avant l’expérimentation et là encore, les résultats montraient qu’ils n’étaient plus que 38%.
Stimulés, les employés avaient aussi tendance à plus s’engager au sein de l’entreprise de même que leur esprit d’initiative était activé. Fort de cette expérience, le groupe souhaitait adopter de manière définitive cette initiative.
Equilibre retrouvé, salarié au bonheur boosté et chiffre d’affaires stable voire en hausse : l’expérimentation semble des plus positives. Pour autant, est-elle généralisable en France ? Pas sûr. Une start-up où la charge de travail est élevée peut-elle se permettre de se passer tour à tour de ses salariés ? De même, ce système nécessite une formation et l’acquisition de nouvelles capacités par les employés pour permettre une interopérabilité.