Emplois-francs : le premier échec de Muriel Pénicaud ?

Ils devaient être une réponse efficace contre le chômage et la discrimination à l’embauche. Et pourtant, d’après les premiers résultats, les emplois francs peineraient à rencontrer leur succès et à atteindre leurs objectifs. 

ls avaient vu le jour sous le quinquennat Hollande avec une réussite toute contestable. Puis ils avaient largement été remis au goût du jour sous celui d’Emmanuel macron par l’intermédiaire de Muriel Pénicaud, ministre du Travail. 

Présentés comme un moyen efficace de lutter contre le chômage, les emplois francs doivent permettre à ceux qui souffrent de « discrimination à l’embauche de remonter la file d’attente vers l’emploi ». Seulement, il semblerait que la mesure n’ait, là encore, pas rencontré le succès tant attendu… 

Moins de cent créations d’emplois francs

Muriel Pénicaud a donc officiellement annoncé le lancement de ce projet pour le 1er avril. Ainsi, pour les habitants des quartiers prioritaires de la politique de la ville (la Seine-Saint6Denis, Roissy Pays de France, la Métropole de Lille ou encore la métropole Aix-Marseille-Provence) inscrits à Pôle Emploi, leur embauche pour un contrat de plus de 6 mois donne droit à leur employeur à des primes exceptionnelles. 

 

Pour un temps plein : 

  • 5 000 euros par an sur 3 ans pour une embauche en CDI ;
  • 2 500 euros par an sur 2 ans maximum pour une embauche en CDD d’au moins 6 mois.

Ces montants sont proratisés en fonction du temps de travail et de la durée du contrat. 

Ministère du Travail 

 

Lors de la précédente expérience, Jacques Mézard annonçait que « 280 contrats avaient été signés en 18 jours sur tout le territoire ». Le ministère du Travail était par ailleurs confiant, et plaidait pour la signature de 12 000 à 15 000 contrats en seulement un an. 

Mais La Lettre de L’Expansion qui a pu avoir accès à la dernière feuille de route affirme que « seulement 99 emplois francs ont été signés en cinq mois« . Si plusieurs préfets estiment que la mesure est bonne, il semblerait bien qu’elle ne rencontre pas son public et qu’elle ne séduise pas les entrepreneurs. 

 

Ces résultats qui ne sont pas en phase avec les objectifs énoncés ne devraient pas pour autant fragiliser la position de Muriel Pénicaud au gouvernement. D’après Le Parisien, elle pourrait même être confortée dans sa fonction et voire ses prérogatives être élargies, avec notamment l’incorporation de nouveaux secrétaires d’Etat. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

CNNCEFP : une nouvelle nomination à la sous-commission de la protection sociale complémentaire

Un arrêté du 8 septembre 2025, publié au Journal officiel du 10 septembre, acte la nomination d’un nouveau membre au sein de la sous-commission de la protection sociale complémentaire de la commission nationale de la négociation collective, de l’emploi et de la formation professionnelle (CNNCEFP) Florian Dutreuil est nommé membre suppléant de cette sous-commission, en qualité de représentant des employeurs. Sa désignation intervient sur proposition de la...

La représentativité en passe d’être révisée chez les ostéopathes et chiropracteurs

Un avis tout juste paru au Journal officiel annonce l'ouverture d'une nouvelle enquête de représentativité pour les professions d'ostéopathe et de chiropracteur. Les organisations professionnelles concernées qui veulent être représentatives ont 6 semaines, à partir du 10 septembre 2025, pour envoyer tous les éléments nécessaires à la détermination (ou non) de leur reconnaissance parmi les organisations représentatives. L'avis détaille tous les éléments à...
PLFSS
Lire plus

Quelles hypothèses pour un PLFSS à la mode Lecornu ?

C'est peu dire que le Premier ministre nommé hier, Sébastien Lecornu, n'a guère le loisir de savourer sa promotion : dans la foulée d'une journée de mobilisation sociale, "Bloquons tout", à l'évolution potentiellement difficile à prévoir et à contrôler, il va devoir rassurer les agences de notation et les marchés au sujet de sa capacité à proposer des budgets - et, notamment un projet de loi de financement de la Sécurité sociale - à la fois crédibles et susceptibles d'être votés par le Parlement. ...