Comme convenu, le Premier Ministre a présenté hier diverses mesures pour favoriser l’emploi et l’activité dans les TPE et les PME. La presse subventionnée a volontiers retenu quelques mesures emblématiques: prime de 4.000 euros à la première embauche, autorisation d’empiler trois CDD, plafonnement des indemnités de licenciement, réduction des effets de seuil, lutte contre le travail détaché.
Voici le document intégral présenté par le gouvernement:
Une lecture attentive du document permet de nuancer les certitudes acquises sur le sujet, notamment sur le prétendu libéralisme des propositions vallsiennes.
En effet, dans le détail des 18 mesures proposées, certaines marquent des pas supplémentaires dans la complexité administrative. Ce sera par exemple le cas dans la lutte contre les travailleurs détachés, qui supposera des preuves nouvelles de la part des donneurs d’ordre.
Surtout, il est manifeste que ce train de mesures se préoccupe d’abord de “l’ancienne économie”, comme si les TPE et les PME se réduisait au secteur non innovant. Le gouvernement n’a pris en compte aucune des préoccupations que rencontrent les entreprises de la nouvelle économie, qu’elles soient innovantes ou pas. C’est évidemment dommage parce qu’une fois de plus le message implicite est très négatif: il renvoie l’image de la petite entreprise ringarde, centrée sur des tâches d’exécution, et sans besoin vital de technologie nouvelle.
Bref, sous l’impulsion de mouvements patronaux “représentatifs” comme la CGPME, l’UPA ou le MEDEF, le gouvernement veut revenir à une logique d’emplois des années 70. Alors que c’est l’emploi de demain qui compte.