Sur les 1 400 entreprises qui ont déposé dans les temps leur index sur l’égalité salariale entre femmes et hommes, une sur cinq n’atteindraient pas les seuils minimaux. Elles risquent une amende qui peut atteindre 1% de la masse salariale si la situation ne change pas.
Il est l’un des chevaux de bataille de Murielle Pénicaud et de Marlène Schiappa : l’index d’égalité salariale femmes-hommes dans les grandes entreprises. Depuis le 1er mars, les structures de plus de 1 000 salariés sont obligation de publier cet indicateur témoignant de leur bonne conduite, ou non.
Seulement, force est de constater que sur les 1 400 entreprises de plus de 1 000 salariés installées en France, seules 700 ont publié sur internet ce précieux index.
Une amende de 1% de la masse salariale
Cet index s’articule autour de cinq critères : l’écart de rémunération femmes-hommes note sur 40 points, l’écart dans les augmentations annuelles sur 20 points, l’écart dans les promotions sur 15 points, les augmentations au retour des congés maternités également sur 15 points, et enfin la représentativité des femmes dans les plus gros salaires de l’entreprise sur 10 points.
Ce dispositif suit le principe du “name and shame” qui implique d’expressément repérer les entreprises qui n’atteindraient pas les critères pour ensuite les livrer à la vindicte populaire. Par ailleurs, le dispositif se veut aussi répressif car les entreprises qui n’atteindraient pas 75 points auraient alors jusqu’à trois ans pour améliorer leur score. Si la situation ne change pas, une amende qui représenterait 1% de la masse salariale serait appliquée.
Sur les 700 grandes entreprises qui ont déposé leur index, une sur cinq n’atteindraient pas le seuil requis. Parmi elles, on retrouve Bolloré Logistics, Radio France ou encore GRDF. En haut du panier, Alstom culmine à 95 points sur les 100 possibles, La Poste est à 94 points et LVMH est à 90. Et c’est un assureur qui truste la première place.
Sur les 700 retardataires, 500 promettent de mettre en ligne leur indice d’ici quelques jours, tandis que 200 entreprises n’avaient encore transmis aucune donnée, note Le JDD.
Le FMI défend l’égalité femmes-hommes
Les entreprises de moins de 1000 salariés vont bénéficier de plus de temps pour calculer leur note. Celles de 250 salariés et plus ont jusqu’au 1er septembre 2019 et les entreprises entre 50 et 250 salariés jusqu’au 1er mars 2020 pour la publier.
En France, l’écart salariale entre femmes et hommes est de 25%. Le FMI a récemment mis en garde les gouvernements qui continueraient d’avoir des restrictions vis à vis des femmes au travail. Par l’intermédiaire de Christine Lagarde, le FMI estime que les banques seraient plus stables avec plus de femmes dans leurs conseils d’administration.
“Nous avons observé que plus il y a de femmes, plus les réserves de capital des banques sont grandes, plus le nombre de prêts non-productifs est réduit et plus les indices de risques sont faibles. Ce n’est pas une causalité mais c’est une forte corrélation.”
Christine Lagarde, directrice du FMI
D’après la directrice du FMI, les femmes au travail apportent de nouvelles compétences et contribuent à accroître la productivité.