Suite et fin de notre dossier sur le sommet européen. Et cette fois, c’est la volonté européenne de transformer la formation professionnelle que nous passons au crible.
Dans le domaine de la formation professionnelle, on peut dire qu’Emmanuel Macron représente très bien la France sur l’échiquier européen. Dans ce domaine, tel le président de la République arrivant en retard aux grands rendez-vous européens, le pays est à la traîne.
Le retour de la Semaine Européenne des compétences professionnelles
Cette initiative avait fait son apparition il y a un an déjà. Du 20 au 24 novembre 2017, la Commission mettra en valeur les initiatives qu’elle juge de grande qualité qui visent à doter les personnes des compétences dont elles ont besoin pour s’adapter à l’évolution rapide du marché de l’emploi. Ainsi, plus de 1 000 événements auront lieu un peu partout en Europe et dans des pays candidats à l’adhésion à l’UE. Parmi ces manifestations, on retrouve diverses conférences, ateliers et autres joyeusetés. Le but étant de ” faire de l’enseignement et de la formation professionnelle un premier choix. ”
Pour confirmer cette action, la Commission européenne affirme qu’en 2016 75% des diplômés récents en Europe qui sont passés par la formation professionnelle occupaient un emploi contre seulement 63% des diplômés de l’enseignement général.
Un moyen détourné d’accroître l’ingérence européenne ?
Vous l’aurez compris, nous ne goûtons que très peu à ce genre de projets qui paraissent trop beau pour être vrai. Ainsi, la Commission européenne met en regard plusieurs statistiques entre pays qui n’ont ni les mêmes réalités économiques, ni des instances comparables. Ce genre d’initiatives peuvent donc être interprétées comme une volonté d’amélioration des systèmes éducatifs actuels, mais aussi comme une volonté de convergence déguisée pour faciliter une ingérence européenne.
Dans ce cadre, on peut donc remettre en cause la légitimité de la refonte de la formation professionnelle qui est au coeur des débats. N’aurait-elle pas été accélérée par la pression européenne ? Rien n’est moins sûr. Mais en mai 2016, cette même Commission européenne recommandait vivement à la France “de réformer encore son système de formation“. Drôle de coïncidence quand même…