Pour lutter contre la désertification médicale, l’hôpital de La Ferté-Macé (Orne) va proposer des consultations assurées par des médecins généralistes retraités. Une initiative salutaire sur le court terme mais qui en dit long sur l’état de la profession.
Quand on regarde notre carte intéractive créée à partir des données de l’Ordre des médecins, on voit bien le problème de la densité médicale en France. D’où les avancées significatives qui sont faites pour développer la télémédecinemais aussi la création des centres de santé.
Néanmoins, ces initiatives peinent à se développer et des zones se retrouvent démunies. C’est le cas dans l’Orne où seulement 285 médecins sont présents pour 100 000 habitants. Alors, les hôpitaux sont parfois contraints de ruser.
Les médecins retraités reprennent du service
L’information est sortie dans les colonnes de l’actu.fr. Comme partout en France, La Ferté-Macé voit ses effectifs médicaux se réduire en particulier par le non-remplacement des départs à la retraite. Ce qui aboutit à une situation invivable pour la commune de 6 000 habitants : il n’y a plus que deux médecins généralistes, l’un dans un pôle santé, le second dans un cabinet en ville.
Des réunions ont bien eu lieu pour remédier au problème mais la seule solution qui en est pour l’instant ressortie est la mise en place de consultations à l’hôpital. Seulement, les praticiens auront tous une particularité : ils sont retraités.
Ces consultations seront assurées par des médecins généralistes à la retraite qui seront donc salariés par l’hôpital. « Nous en avons quatre intéressés avec lesquels nous sommes en train de travailler sur l’organisation et les conditions de ce dispositif » annonce François Ponchon, directeur du centre hospitalier La Ferté.
Pour autant, il reste la question du remboursement des consultations et des prestations du fait de l’absence de médecin référent. Mais d’après François Pochon, directeur du centre hospitalier La Ferté / Domfront, « il devrait y avoir une certaine souplesse à ce niveau ».
Si le dispositif prête à sourire, il vient surtout mettre une nouvelle fois le doigt sur un problème qui n’est pas prêt d’être résolu. Car en attendant des propositions concrètes et la mise en place de solutions, les petits villages sont contraints de survivre avec les moyens du bord.