Déremboursement de l’homéopathie : Boiron et Rocal contre-attaquent

Près de deux mois après l’annonce de la saisine du Conseil d’Etat par les laboratoires Boiron et Lehning, assortie d’une QPC (question prioritaire de constitutionnalité), le feuilleton du déremboursement de l’homéopathie connait un nouveau rebondissement. Le recours complet vient d’être déposé contre la décision prise par le gouvernement de dérembourser l’homéopathie.

 

Cette fois-ci, le laboratoire Boiron s’est uni avec le laboratoire Rocal pour déposer le recours complet devant le Conseil d’Etat. Dans leur communiqué, les laboratoires ne détaillent en rien leur stratégie judiciaire. Ils campent plutôt sur la mise en avant de leur argumentaire. Ainsi, ils précisent qu’un médecin généraliste sur trois prescrit quotidiennement de l’homéopathie. Selon les estimations des laboratoires, 82% des Français pensent que la médecine conventionnelle et l’homéopathie sont complémentaires. 

Les deux grands arguments des 2 laboratoires sont : 

– les atouts de l’homéopathie pour la santé publique avec une moindre consommation de médicaments non homéopathiques ; 

– le faible coût de l’homéopathie n’aurait pas ou peu d’impact sur les finances publiques si le remboursement était maintenu à 15%. Le pouvoir d’achat des français s’en trouverait également maintenu. 

Ce n’est pas avec ces arguments que les laboratoires risquent de faire changer la donne. En réalité, leur recours contre le déremboursement de l’homéopathie porte très probablement sur les méthodes utilisées par la Haute Autorité de Santé pour évaluer l’efficacité de l’homéopathie (et dont les résultats ont conduit à décider de son déremboursement). Par ailleurs, le fondement des décrets pris pour acter le déremboursement devrait aussi être mis en cause. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Une nouvelle présidente et un nouveau vice-président pour le comité économique des produits de santé

La présidente et le vice-président du comité économique des produits de santé (Ceps) viennent d'être nommés par arrêté ministériel. Virginie Beaumeunier occupera ainsi la présidence du Ceps pour une durée de trois ans à compter du 3 février 2025. Jean-Patrick Sales a, quant à lui, été désigné vice-président du Ceps, chargé spécifiquement du médicament, pour un mandat allant du 12 février au 30 avril...
Lire plus

Bilan : les 13 accords de cotisations en santé et prévoyance parus en janvier

Depuis le début de l'année, nous avons exploré une série d'accords collectifs qui ont redéfini les taux de cotisations en santé et prévoyance au sein de leurs conventions collectives nationales (CCN) respectives. Pour aider nos lecteurs à avoir tous ces accords à l'esprit, nous vous proposons une synthèse complète de ces 13 accords récemment publiés dans nos colonnes. ...

Avis d’extension d’un avenant à la CCN des entreprises d’évaluations industrielles et commerciales

La ministre du travail, de la santé, des solidarités et des familles, envisage d’étendre, par avis publié le 31 janvier 2025 les dispositions de l’avenant n° 73 du 19 novembre 2024 relatif aux modifications de la convention collective nationale des entreprises d’expertises en matière d’évaluations industrielles et commerciales du 7 décembre 1976, devenue convention collective nationale des sociétés d’expertises et d’évaluations...