À Strasbourg, les services du SAMU n’ont pas pris au sérieux un appel de détresse. La victime est morte quelques heures plus tard. L’enregistrement de la conversation, où l’appelante est moquée par les services, tourne en boucle sur les réseaux sociaux. L’affaire fait scandale. Elle illustre les dysfonctionnements du service public… et la lenteur des pouvoirs publics à contrôler leur activité.
Il aura fallu plusieurs jours à la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, pour réagir au scandale Naomi, du nom d’une patiente qui s’est fait éconduire de façon désinvolte par le SAMU de Strabourg avant de décéder quelques heures plus tard d’une hémorragie interne. L’affaire a tourné en boucle sur les réseaux sociaux pendant plusieurs jours sans émouvoir, semble-t-il, les pouvoirs publics. Nouvelle illustration est donnée de l’incapacité des pouvoirs publics à gérer efficacement le tentaculaire système français de santé.
La ministre a finalement annoncé une enquête administrative. L’urgentiste hype Patrice Pelloux en a profité pour dénoncer le manque de moyens des urgences. Or tout semble montrer que ce dossier est lié à tout, sauf au manque de moyens.
La DREES fait un point sur la démographie médicale
On ne manquera sous aucun prétexte les deux études de la DREES sur la démographie médicale. Celles-ci portent sur les médecins et sur les infirmiers.
Concernant les médecins, l’étude note que, depuis six ans, l’effectif a progressé de 4,5 %, sous l’effet de la hausse du nombre de médecins hospitaliers. En matière d’accès aux médecins généralistes, les inégalités de densités départementales n’ont pas augmenté depuis les années 1980 et 98 % de la population réside à moins de 10 minutes du généraliste le plus proche en 2016. Les disparités d’accès qui existent malgré tout ne sont pas liées à des disparités régionales, mais à des différences marquées selon le type d’espace. C’est en effet dans les communes rurales des périphéries des grands pôles et dans les communes hors influence des pôles que la part de la population ayant l’accessibilité la plus faible aux médecins généralistes est la plus grande.
Concernant les infirmiers, leur nombre devrait augmenter de 53 % entre 2014 et 2040 pour atteindre 881 000 infirmiers actifs en 2040. Cette hausse serait largement plus importante que l’augmentation de la population et se traduirait par une forte progression de la densité de professionnels. Cependant, le vieillissement de la population devrait susciter une hausse des besoins de soins comparable à celle du nombre d’infirmiers.
Ces études soulignent en tout cas la distorsion entre le fantasme d’une désertification médicale galopante et la réalité des chiffres.
Le moustique Tigre ou l’ennemi public numéro un de l’été
Dans un contexte d’actualité plutôt morne, les Français jouent à se faire peur avec l’invasion du moustique Tigre, parfois porteur de la dengue ou de la chikungunya. Des régions qui se croyaient trop au nord pour être un jour touchées par ce fléau se découvrent soudain exposées à des risques exotiques. Ainsi, à Châteauroux, le moustique a été identifié dans un cimetière. Un plan de luttes est mis en place. Comme le souligne la presse, la progression du moustique est suivie d’année en année: un feuilleton commode pour les périodes creuses où l’actualité se fait languissante.