Cet article a initialement été publié sur le site du MEDEF
Les citoyens britanniques ont fait le choix démocratique et sans équivoque de demander le retrait de leur pays de l’Union européenne. Les entrepreneurs français et allemands prennent acte de ce choix qui place l’Europe dans une zone de fortes turbulences.
Le MEDEF, le BDI et le BDA sont déterminés à faire tout ce qui est possible pour mobiliser l’énergie européenne. L’Europe doit se ressouder, retrouver confiance et passer à l’offensive.
Le moteur franco-allemand, plus que jamais indispensable à cette intégration, doit retrouver sa vigueur. Il incarne la capacité des Européens à se réconcilier et à s’unir, la volonté commune d’assurer la paix et la prospérité et à garantir un modèle social pour ses populations. Il lui incombe aujourd’hui de déterminer les bonnes priorités pour une intégration européenne plus poussée dans les domaines-clés et pour moins d’intervention sur les autres sujets partout où ceux-ci peuvent être traités au niveau national.
Nous demandons à nos dirigeants de :
– rappeler solennellement leur engagement en faveur des valeurs de l’Europe : assurer la paix et la sécurité du continent, garantir nos libertés, développer un cadre favorable à la compétitivité des entreprises européennes pour davantage d’emploi et de croissance, au bénéfice de tous les Européens ;
– adopter une position commune sur les relations extérieures, la politique de sécurité et la lutte contre le terrorisme. Dans tous ces domaines, l’Union doit parler d’une seule voix et se voir attribuer les compétences nécessaires. Y compris le passage à la majorité et non plus à l’unanimité au Conseil européen des chefs d’Etat ou de gouvernement ;
– renforcer le projet européen sur ses deux piliers économiques que sont le marché unique (les quatre libertés de circulation des marchandises, des services, des capitaux et des hommes) et l’euro avec, pour ce dernier, des mesures immédiates, crédibles et visibles pour renforcer sa gouvernance et parvenir à une véritable convergence entre les Etats membres ;
– encourager, en commençant par un noyau d’Etats volontaires, des initiatives centrées sur des projets à forte valeur ajoutée européenne, partout où l’action des pays est isolément impuissante : éducation et apprentissage sans frontière, sécurité énergétique, politique migratoire, défense, commerce, protection de l’environnement ainsi que, services financiers ;
– poursuivre dans chacun de nos pays les réformes nationales pour rendre notre économie plus forte et plus compétitive afin d’assurer la pérennité de notre modèle social ;
– identifier et tracer les nouvelles voies d’une coopération avec le Royaume-Uni, tout en considérant, que dès lors que les Britanniques ont fait le choix du retrait, ils se verront privés d’un certain nombre des avancées tangibles de l’Union (comme le passeport financier européen)