Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés FO.
Plus de 10 000 affections psychiques ont été reconnues comme accidents du travail en 2016, selon une étude de l’Assurance maladie publiée le 16 janvier. Les employés sont les plus touchés.
Les affections psychiques en lien avec le travail sont en augmentation dans les entreprises du secteur privé. Tel est le constat effectué par la branche Accidents du travail Maladies professionnelles (AT-MP) de l’Assurance maladie, dans une étude inédite rendue publique le 16 janvier.
Stress post-traumatique, dépressions ou encore troubles anxieux généralisés : plus de 10 000 cas d’affections psychiques ont été reconnus comme accidents de travail en 2016 par la branche Accidents du travail – Maladies professionnelles (AT-MP) de l’Assurance maladie.
1,6% des 626 000 accidents du travail reconnus en 2016
L’ampleur des troubles psycho-sociaux en lien avec le travail reste toutefois à relativiser par rapport à la totalité des accidents du travail (AT), puisqu’ils ne représentent que 1,6% des 626 000 accidents du travail reconnus en 2016.
La proportion d’affections psychiques au sein des AT était de 1% en 2016. Quant à leur coût, il a atteint 230 millions d’euros, contre 800 millions d’euros pour les troubles musculo-squelettiques, et plus d’un milliard d’euros pour les lombalgies.
Les employés sont la catégorie professionnelle la plus touchée, devant les ouvriers. Les cadres, les techniciens et les agents de maîtrise demeurent un peu plus épargnés, avec 20 cas d’affections psychiques reconnus en AT pour 100 000 salariés.
Les salariés du secteur médico-social sont les plus exposés
Les travailleurs du secteur médico-social sont les plus exposés, avec 20% d’accidents psychiques bien qu’il n’emploie que 10% du total des salariés. Suivent les secteurs du transport (surtout de voyageurs) et le commerce de détail.
Les femmes d’une quarantaine d’années représentent 60% des personnes concernées par les affections psychiques au travail. Explication : elles sont sur-représentées dans les professions les plus exposées.
Agressions au travail, braquages ou attentats
Les affections psychiques liées au travail sont de deux natures : elles sont pour moitié révélatrice de conditions de travail dégradées, et pour l’autre moitié déclenchées par un événement extérieur, comme des agressions au travail, des actes d’incivilité, des braquages ou des attentats.
Les troubles psycho-sociaux du travail les plus graves peuvent être reconnus en maladie professionnelle. Six cents cas d’affections psychiques en 2016 sont concernés en 2016. Un nombre qui a été multiplié par sept en cinq ans.
L’assurance maladie a annoncé son intention de renforcer l’accompagnement de ces salariés, avec la mise en place d’actions de coaching pour aider les reconversions professionnelles. Une sensibilisation des grandes entreprises concernées par un fort taux absentéisme est également en cours.