Dans l’industrie pharmaceutique, les partenaires sociaux s’écharpent sur la NAO

Ce communiqué provient du site du syndicat de salariés CFE-CGC.

Alors que la CFE-CGC espérait un geste, le patronat de l’industrie pharmaceutique est arrivé les mains vides à la réunion du 7 avril dernier sur les salaires.

Une douche froide et quelque peu de suffisance. C’est l’impression qui se dégage de la position des négociateurs du LEEM, le syndicat patronal des entreprises du médicament. Alors qu’une nouvelle réunion paritaire était organisée le 7 avril dernier, suite à l’échec du premier round des négociations annuelles obligatoires (NAO), les représentants patronaux « sont arrivés sans proposition et sans mandat à la réouverture des négociations sur les minimas conventionnels », remarque avec un brin d’amertume François Reyrolle, représentant de branche de la CFE-CGC.

Les arguments du LEEM peuvent paraître spécieux : ils invoquent le fait que l’industrie pharmaceutique ne rassemble pas que des grands groupes prospères (Sanofi, Servier, Merck…) mais aussi tout un volant de petits façonniers ou de détenteurs d’anciennes autorisations de mises sur le marché (AMM) dont les patrons prennent l’inflation de plein fouet et ne peuvent pas se permettre d’augmenter leurs salariés.

Ce à quoi la CFE-CGC rétorque par deux arguments de bon sens économique : d’abord, « ce phénomène ne concerne qu’un nombre infinitésimal de PME qui ne sont pas au bord du dépôt de bilan de toute façon, et dont l’exemple est donné comme un prétexte pour maltraiter les salariés de toute une filière », décortique François Reyrolle. Ensuite, ces sous-traitants sont mis en difficulté par les Big Pharma eux-mêmes qui leur demandent en permanence de baisser leurs prix. « On ne compte plus les exemples où les acheteurs des grands groupes s’amusent à rogner des centimes sur le prix des produits ou des emballages de leurs petits fournisseurs. »

UNE REVALORISATION DES MINIMAS CONVENTIONNELS BLOQUÉE POUR L’ENSEMBLE DU SECTEUR

Le résultat est qu’une revalorisation décente des minimas conventionnels est bloquée pour l’ensemble du secteur. « Je ne rêvais pas, mais j’attendais au moins un geste symbolique de la part du LEEM, se désole François Reyrolle. En ne maintenant même pas le pouvoir d’achat des salariés payés aux minimas conventionnels, le patronat fait preuve de mépris. »

Etape suivante, car il y en a une : les parties prenantes devraient se retrouver à la fin du trimestre, après l’augmentation du SMIC annoncée pour le 1er mai. Le premier niveau des minimas de la branche pharmaceutique se retrouvera alors au-dessous du SMIC, ce qui obligera les entreprises à le rehausser. Maigre consolation.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

L’EIOPA accueille son nouveau directeur exécutif

Le conseil d'administration de l'Autorité européenne des assurances et des pensions professionnelles (AEAPP ou EIOPA en anglais) vient de nommer son nouveau directeur exécutif. C'est Damian Jaworski qui est nommé à ce poste. Il doit encore être confirmé par le Parlement européen avant de prendre ses fonctions le 1er avril 2026. D'après le ...
Lire plus

L’Insee nous dit tout sur les seniors en perte d’autonomie à l’horizon 2070

La courbe démographique en France ne cesse de marquer le vieillissement de la population, entrainant par la même occasion l'augmentation du nombre de seniors en situation de perte d'autonomie. L'Insee et la Drees publient une étude commune qui montre que cette croissance sera forte jusqu'aux années 2045-2050 avant une stagnation à l'horizon des années 2070. ...

L’examen du PLFSS 2026 reporté au lundi 27 octobre

Le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2026 (PLFSS 2026) devait être examiné en commission des affaires sociales à partir du jeudi 23 octobre 2025. Mais une lettre rectificative concernant l'insertion de la suspension de la réforme des retraites dans le texte impose de revenir à zéro. Le tout nouveau PLFSS 2026 doit donc être réexaminé en conseil des ministres et redéposé à l'Assemblée nationale. Conséquence directe : tout le processus est à...