Dans l’agroalimentaire, des négociations salariales d’automne tendues

Alors que l’enjeu de la hausse de l’inflation fait beaucoup parler de lui ces derniers temps, notamment lorsqu’elle concerne les produits de première nécessité, plusieurs branches importantes du secteur agroalimentaire ont engagé des discussions relatives aux minima salariaux conventionnels.

C’est ainsi contraints d’une part par la pression que les professionnels de la distribution tentent de maintenir sur les prix et, d’autre part, par la volonté des travailleurs de la branche de ne pas voir leur pouvoir d’achat – déjà rarement considérable – rogné par l’inflation, que les négociateurs patronaux et salariaux de cette industrie appréhendent les négociations salariales qui s’y tiennent actuellement.

Il y a quelques jours, le 13 octobre, dans les industries de produits alimentaires élaborés, la discussion dans ce domaine a par exemple pris une fort mauvaise tournure. D’une part, alors qu’aucun accord salarial n’a été signé pour 2021, les représentants salariaux entendaient obtenir une hausse immédiate et convenable des minima, d’au moins 2 %. Hélas pour eux, l’ADEPALE, l’organisation patronale de la branche, ne souhaitait discuter des salaires que pour l’année 2022. Les échanges paritaires ont alors tourné court et, d’après la FGTA-FO, presque tous les syndicats ont quitté la réunion.

Quelques jours après cet échec, c’est dans les industries et coopératives laitières (IDCC 112 et 7004) que les discussions salariales ont été difficiles. D’un côté, les négociateurs salariaux demandaient une revalorisation des grilles conventionnelles d’un niveau comparable à celui évoqué plus haut. La FGTA-FO souhaitait également que la négociation salariale 2022 eût lieu en début et non en milieu d’année prochaine. Si le patronat du secteur a bien voulu considérer cette requête, il s’est en revanche montré plus prudent quant à la revalorisation des grilles, conduisant FO, plutôt modérée dans cette branche, à dénoncer un “échec inadmissible” des négociations.

Enfin, au lendemain de cette deuxième discussion houleuse, les industries alimentaires diverses se sont, elles aussi, illustrées par leur incapacité à s’entendre sur les salaires. Avançant des revendications comparables à celles de leurs homologues des branches précédemment citées, les syndicalistes représentant les salariés n’ont pas du tout réussi à convaincre les représentants patronaux. Déplorant cette attitude, certains négociateurs salariaux, comme ceux de la FGTA-FO, ont quitté la réunion.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #3 : les CCN face à l'assurance obsèques de l'enfant de -12 ans

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #1 : le régime santé de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Vous pourriez aussi aimer
retraites, carrières longues, IJ
Lire plus

Retraites : quand le macronisme tire une balle dans le pied de la capitalisation

Dans le cadre de l'examen à l'Assemblée Nationale du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, Paul Midy, député macroniste de l'Essonne, a déposé, d'accord en cela avec Gabriel Attal, le président de son groupe parlementaire, un amendement venant nourrir le débat public sur l'avenir des retraites, et proposant le versement, sur un contrat de retraite par capitalisation, de 1 000 euros au bénéfice de chaque enfant né en France. ...

Le PLFSS (non voté) renvoyé au Sénat

Les députés ne sont pas parvenus à aller au bout des débats sur le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Ils n'ont pas réussi à boucler l'examen de tous les amendements avant d'atteindre le délai maximum de 20 jours prévu par la Constitution. Mais que les députés se réjouissent, tous leurs amendements adoptés en séance publique sont conservés dans le texte transmis au Sénat (voir ci-après). Ainsi donc, le Gouvernement, par la voix...

Avis d’extension d’un avenant et d’un accord de prévoyance dans la CCN des services de l’automobile

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 13 novembre 2025, les dispositions de l’avenant n° 1 du 23 octobre 2025 à l'accord du 13 mars 2025 relatif au règlement général de prévoyance (RGP) et régime professionnel obligatoire (RPO) et de l'accord paritaire national du 23 octobre 2025 relatif au tarif des cotisations de prévoyance obligatoire, conclus...