Dans la chimie, c’est un sujet de profonde discorde paritaire depuis plusieurs mois : la CGT, FO et la CFE-CGC entendent obtenir des organisations patronales de la branche, et tout particulièrement de l’UIC, la première d’entre elles, un contournement partiel des ordonnances Travail.
Ces trois organisations revendiquent notamment l’impossibilité pour les entreprises de déroger aux dispositions prévues par la CCN dans plusieurs domaines : primes d’ancienneté et de dimanche et jours fériés travaillés, maintien de salaire en cas de maladie et montant des indemnités de départ. Jusqu’à présent, les représentants patronaux refusaient de s’engager dans cette direction. Or, la CGT, FO et la CFE-CGC représentant à elles trois plus de 65 % des salariés, le dialogue social s’en trouvait tout à fait perturbé, sinon bloqué.
Une issue de sortie à cette crise paritaire semble toutefois se profiler à l’horizon. Lors de la réunion paritaire du 30 mai dernier, l’UIC a transmis aux organisations salariales un projet d’accord sur la structure des salaires dans lequel elle réaffirme son attachement aux garanties contenues dans la CCN et réaffirme la nécessité de leur respect par les entreprises de la branche. Il est précisé que ceci concerne les minima salariaux ainsi que les primes conventionnelles. Le patronat de la chimie affirme même qu’en cas de non extension de l’accord et des accords salariaux qui seront négociés à l’avenir, les entreprises qui adhèrent aux organisations professionnelles seront tenues d’appliquer les dispositions conventionnelles.
Ce projet d’accord a été bien reçu par la CGT, FO et la CFE-CGC. Elles attendent toutefois de l’accord final qu’il avance une définition précise de la notion de structure du salaire minimum hiérarchique, car elles considèrent que cette définition contribuera à légitimer les accords salariaux signés au niveau de la branche auprès des entreprises et des pouvoirs publics.