Etant donné que la crise en cours devrait se traduire à la fois par une hausse sensible du chômage et par une restructuration de l’appareil productif, il y a tout lieu de penser que les travailleurs les plus âgés vont largement en faire les frais.
Si l’on en croit Capital, ceci se traduirait dès à présent par une hausse du recours, par les entreprises, à divers dispositifs de préretraite. Inventées dans les années 1960, les préretraites ont, jusque dans les années 2000, constitué une solution massivement utilisée en France afin de favoriser le rajeunissement de la main d’oeuvre et la modernisation de l’appareil productif. Puis, à la suite des différentes réformes des retraites – et, notamment : celle de 2003 – elles ont peu à peu été disqualifiées, comme coûteuses, privant l’économie des compétences des salariés expérimentés et entravant la hausse de la durée d’activité décrite comme nécessaire afin d’équilibrer les comptes des régimes de retraite.
A la faveur pourtant, de la profonde déstabilisation de notre modèle économique et social, les préretraites apparaitraient donc de nouveau, actuellement, aux yeux de certains dirigeants patronaux, comme une solution d’avenir. S’il est encore bien trop tôt pour dire si cette orientation est susceptible de susciter un véritable mouvement d’adhésion paritaro-politique, on suivra toutefois attentivement ce dossier dans les prochaines semaines.