Alors que la France s’enfonce dans une crise politique dont on oublierait presque qu’elle est majeure dans la mesure où certains de ses développements paraissent grotesques, les contre-pouvoirs susceptibles d’incarner des repères rassurants de stabilité demeurent discrets. Ainsi en est-il des partenaires sociaux.
Très remonté depuis la rentrée contre une possible mise à contribution des entreprises ou des entrepreneurs dans le cadre des budgets 2026, et ayant annoncé une mobilisation patronale d’ampleur le 13 octobre prochain, le MEDEF vient par exemple de changer tout à fait son fusil d’épaule. Constatant la nette dégradation de la conjoncture politique, Patrick Martin, son président, a annoncé la suspension de cette mobilisation, évoquant sa volonté de contribuer à “l’apaisement du pays”. Si ces décisions et intentions sont louables et légitimes, il n’en demeure pas moins qu’au vu de l’état du tissu économique du pays, bien des entrepreneurs ne seraient probablement pas opposés à ce que leur voix continue d’être portée dans la période incertaine que nous traversons.
De l’autre côté de la table paritaire, du côté des syndicats de salariés, on ne peut que constater que, quelques jours seulement après une journée de mobilisation sociale – qui n’a, certes, pas vraiment été un succès – on ne se bouscule pas vraiment au portillon pour prendre publiquement la parole sur les évènements en cours. Des prises de position, plus ou moins unitaires, visant par exemple à réaffirmer l’importance de la prise en compte des intérêts des travailleurs du pays ne seraient pourtant pas inopportunes.
Souvent prompts à déplorer l’omniprésence de l’Etat dans le champ social ou économique, les partenaires sociaux viennent, une fois de plus, démontrer, dans la séquence actuelle, qu’ils ont bien du mal à exister en dehors de l’intervention publique.