Créosote : vers une crise sanitaire plus grave que le glyphosate !

Quelques jours après que l’Union Européenne ait autorisé pour cinq nouvelles années l’utilisation du glyphosate, elle autorise pour deux ans la créosote, un produit qu’elle décrit comme substance cancérogène, très persistante, très bioaccumulable et toxique“, utilisée pour traiter le bois. De quoi se poser encore des questions. 

L‘annonce est passée totalement inaperçue ! Pour obtenir l’information, il a fallu décortiquer le Journal officiel de l’Union européenne avant de s’attaquer au gros du texte. Et au vu de sa teneur, on comprend bien pourquoi l’Europe “a oublié” de communiquer dessus. 

Un scandale sanitaire plus important que l’amiante !

La créosote est un produit biocide de catégorie 8 (voir encadré) souvent utilisé pour traiter le bois contre les insectes, les champignons… on la retrouve sur les poteaux près des chemins de fer et les traverses. On la retrouve aussi dans quelques médicaments bronchiques ou dentaires (à de faibles quantités) et aussi dans les bois utilisés pour allumer sa cheminée. Seulement, il apparaît aussi comme hautement toxique et doit être manipulé avec précaution et protection. Mais même avec cet attirail, le risque de développer un cancer est très présent.  

En avril dernier, les employés des entreprises qui travaillaient au contact des poteaux électriques aux abords des voies ferrées s’étonnaient de devoir soudainement porter des combinaisons intégrales. 5 personnes avaient développé des cancers, dont 4 étaient décédées soudainement ! La SNCF avait d’abord refusé l’expertise avant de minimiser le risque mais la justice avait conclu que l’usage de la créosote était à l’origine des maladies. 

L’Europe autorise la créosote au moins jusqu’en 2020

La sonnette d’alarme a été officiellement tirée le 14 juillet 2017 par le Royaume-Uni qui a demandé une évaluation sur le renouvellement de l’approbation de la créosote. Seulement, même si le produit répond à plusieurs critères d’exclusion et est catégorisé comme “substance dont le potentiel cancérogène pour l’être humain est supposé“. 

Seulement, l’approbation initiale expire le 30 avril 2018. Il se peut alors que “l’approbation de la créosote expire avant qu’une décision n’ait été prise quant à son renouvellement“.  

Par conséquent, le date d’expiration est repoussée jusqu’au 31 octobre 2020, le temps que l’expertise ait lieu et qu’une décision soit prise. Laissant alors encore le temps à d’autres salariés et particuliers de développer leurs cancers… 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...