Covid : non, la loi n’autorise pas le salarié à s’absenter pour se faire vacciner

Cette publication est initialement parue sur le site du syndicat de salariés CFDT.

C’est à cette question d’actualité, à laquelle certains se sont risqués à apporter des réponses pouvant mettre en difficulté des salariés face à des employeurs récalcitrant, que nous allons répondre à travers ces quelques lignes. 

Pour y répondre il faut distinguer deux situations :

La vaccination par un service de santé au travail (SST)

Les médecins et les infirmiers du travail ont vu leurs compétences étendues de manière temporaire dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre la pandémie. Ils peuvent vacciner les salariés volontaires des entreprises adhérenteset ce, jusqu’au 30 septembre 2021 (1).

Dans ce cas le salarié prend directement rendez-vous avec son SST et l’employeur ne pourra pas s’opposer à son absence sur le temps de travail.  Le salarié doit simplement avertir l’employeur qu’il a un rendez vous pour une visite médicale, le protocole pour la vaccination par les SST (accessible ici) précisant que rien ne s’oppose à la délivrance d’une attestation de visite si l’employeur souhaite un justificatif. En tous les cas, le motif du rendez vous n’a pas à être donné à l’employeur, ni par le salarié ni par le SST, ceci afin de respecter le secret médical.   

Enfin, même si le protocole national sanitaire en entreprise(2) ne le précise pas expressément, il va de soi pour la CFDT qu’il ne peut y avoir à cette occasion de retenue sur salaire(3) comme pour tout autre visite médicale à l’initiative du salarié.  

La vaccination hors SST

Le protocole national sanitaire en entreprise se contente d’inciter les employeurs à autoriser les salariés à s’absenter pendant les heures de travail. Mais pour l’heure, aucun texte réglementaire ne prévoit expréssement que le salarié a le droit de s’absenter pour ce faire vacciner, ni même que cette asence ne peut donner lieu a retenue sur salaire.

La vaccination ne donne donc pas une autorisation d’absence de droit sauf lorsque le salarié est en affection de longue durée exonérante (cancer, insuffisance cardiaque grave, polyarthrite, sclérose en plaques, diabète de type 1 et 2…).   

Nous pouvons regretter cette simple incitation qui n’est pas cohérente avec la volonté des pouvoirs publics de favoriser au maximum la vaccination.

(1) Ordonnance n° 2020-1502 du 2 décembre 2020, modifiée, adaptant les conditions d’exercice des missions des services de santé au travail à l’urgence sanitaire.

(2) Dans sa dernière version du 30 juin 2021.

(3) cf. art. R.4624-39 C.trav.

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pourriez aussi aimer

Avis d’extension d’un avenant à un accord dans la CCN de l’industrie des tuiles et briques

La ministre du travail et de l’emploi envisage d’étendre, par avis publié le 5 novembre 2024, les dispositions de l’avenant du 26 juin 2024 à l'accord du 11 mai 2021 relatif à l'emploi des jeunes, formation par l'alternance et développement des CQP, conclu dans le cadre de la convention collective nationale de l’industrie des tuiles et briques (...

Avis d’extension d’un accord conclu dans la CCN des menuiseries charpentes

La ministre du travail et de l'emploi, envisage d’étendre, par avis publié le 5 novembre 2024, les dispositions de l’accord du 18 juillet 2024 relatif aux catégories de bénéficiaires du régime de protection complémentaire, conclu dans le cadre de la convention collective nationale des menuiseries, des charpentes et constructions industrialisées et des portes planes (...

Avis d’extension d’avenants dans la CCN des coopératives de consommateurs salariés

La ministre du travail et de l'emploi, envisage d’étendre, par avis publié le 5 novembre 2024, les dispositions de l’avenant n° 1 du 27 septembre 2024 à l'accord du 20 juin 2019 relatif à la prévoyance et de l'avenant n° 2 du 27 septembre 2024 à l'accord du 30 septembre 2022 relatif à la liberté de choisir son avenir professionnel, conclus dans le cadre de la convention collective nationale des coopératives de consommateurs salariés (...