Ces articles proviennent des sites des syndicats de salariés CFDT et FO.
Pour la CFDT, c’est une trahison du Gouvernement :
« Une tromperie sur la marchandise ! ». C’est en ces termes que la CFDT a qualifié l’annonce du gouvernement sur les conditions de reconnaissance du Covid 19 en maladie professionnelle.
En effet, celle-ci ne sera automatique pour les soignants, les intervenants auprès des personnes vulnérables, à domicile ou dans les Ehpad, qu’à la condition d’avoir développé une « forme grave de la maladie ayant nécessité une oxygénothérapie ».
“La @CFDT est très en colère face au décret extrêmement restrictif sur la reconnaissance du #COVID19 comme maladie professionnelle. Il a y a une forme de trahison de la parole publique : la reconnaissance est loin d’être automatique.” @CfdtBerger #RTLMatin sur @RTLFrance
— Nicolas Ballot (@nico2312) September 16, 2020
Alors que la CFDT défend depuis le départ l’idée d’une reconnaissance automatique pour l’ensemble des travailleurs ayant contracté le virus, dans la diversité des signes cliniques d’une maladie qu’on continue de découvrir, y compris dans ses séquelles, les autres travailleurs (hors soignants) ayant contracté la maladie en exerçant leur métier devront présenter une demande de reconnaissance de maladie professionnelle devant un comité d’experts indépendants. Il leur faudra alors justifier d’une forme grave du Covid nécessitant un apport en oxygène ce qui, comme le précise la CFDT « va se révéler extrêmement difficile en pratique ».
Après les annonces gouvernementales au plus fort de la crise sanitaire, cette reconnaissance a minima n’est rien de mois, selon les mots de Laurent Berger, « une forme de trahison de la parole publique ! »
FO réclame un élargissement des critères :
Après plusieurs mois d’attente, et alors que le site de l’assurance maladie avait déjà commencé à recueillir les demandes de reconnaissance sans véritable base légale, le décret permettant la reconnaissance de la COVID- 19 en maladie professionnelle est enfin paru.
Si la reconnaissance de la COVID-19 à travers un tableau de maladie professionnelle est une revendication Force Ouvrière depuis le début de la crise sanitaire, le gouvernement en limite fortement l’effectivité. En effet, lors de la présentation du projet de décret aux interlocuteurs sociaux, FO avait fait valoir que ce tableau devait s’appliquer à minima à l’ensemble des salariés ayant continué de travailler en présentiel pendant le confinement. Or, le décret restreint la prise en charge uniquement aux personnels ayant effectué des travaux dans le secteur de la santé (établissements hospitaliers et médico-sociaux).
Alors même que de plus en plus de séquelles liées à cette pathologie apparaissent chez des patients n’ayant pas été placés sous respirateur, le décret continue de limiter la prise en charge automatique au cas les plus graves d’infection à la COVID-19. Ainsi, seuls les cas ayant nécessité une oxygénothérapie, une assistance ventilatoire, ou encore les patients décédés, pourront bénéficier d’une prise en charge au titre du tableau de maladies professionnelles.
Pour tous les autres travailleurs, un véritable parcours du combattant sera nécessaire pour obtenir une véritable prise en charge de leur pathologie au titre d’une maladie professionnelle. Ils devront passer devant un comité régional de reconnaissance des maladies professionnelles et apporter la preuve que la contamination à la COVID 19 est en lien direct – voire en lien direct et essentiel avec le travail.
Si Force Ouvrière avait reconnu de la part du gouvernement une volonté d’avancer sur ce dossier, cela ne s’est pas concrétisé dans les faits, les nombreuses critiques apportées au projet de décret n’ont pas été prises en compte. La prise en charge en maladie professionnelle de la COVID-19 va se limiter à un très petit nombre de travailleurs aux vues des conditions restrictives imposées. C’est pourquoi FO revendique la modification immédiate de ce tableau et l’élargissement de la prise en charge pour consacrer une réparation juste à tous les travailleurs. Pour FO, le gouvernement doit revoir sa copie et apporter enfin une véritable reconnaissance aux salariés mobilisés durant la crise sanitaire.