Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFDT.
« Stop aux annonces, place aux actes ! », assène Evelyne Rescanières, secrétaire générale de la CFDT Santé-Sociaux après les déclarations par le ministre de la Santé Olivier Véran, d’un « Ségur de la Santé » (NDLR : le ministère de la Santé est situé avenue de Ségur, à Paris).
« Le président de la République a été très clair : nous allons augmenter les rémunérations, travailler sur un plan d’investissement ambitieux et enclencher une transformation profonde de tout ce qui ne tire pas l’hôpital vers le haut », confiait le ministre dans une interview au JDD. Des annonces qui se veulent une première réponse aux inquiétudes exprimées par les personnels des hôpitaux depuis plusieurs mois. Du côté de la fédération CFDT Santé-Sociaux la prudence reste de mise. « Médaille d’honneur, défilé du 14 juillet, la surenchère aux symboles s’est accentuée et l’attribution de primes à deux vitesses a généré des inégalités et des frustrations. Les réponses sont jusqu’à maintenant inadaptées. Les soignants sont des pros, pas des héros. Nous voulons une reconnaissance digne de l’engagement et du professionnalisme des personnels soignants. Nous voulons des moyens pour l’hôpital. »
Le plan B pour l’hôpital
Alors qu’une réunion multilatérale réunissant les partenaires sociaux est prévue le 25 mai, la CFDT Santé-Sociaux est prête à faire entendre ses revendications. « Dès le mois de décembre, nous avons adressé notre plan B pour l’hôpital », rappelle Evelyne Rescanières. Nous voulons négocier les moyens, les emplois et les effectifs pour pouvoir bien travailler, des carrières et des rémunérations à la hauteur des responsabilités des professionnels, une protection sociale modernisée, la qualité de vie et la santé au travail et un dialogue social rénové. » Alors que les soignants et accompagnants restent en première ligne face à l’épidémie, qu’ils sont des milliers à être atteints par le virus, que certains payent de leur vie leur engagement au service des patients, il y a plus que jamais urgence. « Nous sommes face à un choix de société, notre système de soin a montré ses limites. La santé et tous ses acteurs composent un trésor inestimable qu’il convient de protéger. »