La crise du coronavirus provoquera-t-elle un séisme économique généralisé dont il sera difficile de s’extraire ? Le gouvernement le croit, ou commence à le croire. Les propos de Bruno Le Maire, hier, sur le “retour au travail” des salariés montrent dans quel désarroi se trouve désormais l’équipe au pouvoir.
Avec le coronavirus, la situation est non seulement grave, mais elle paraît même désespérée. Le CAC 40 replonge ce mercredi matin, après un mardi de rebond. En réalité, l’inquiétude se fait jour partout, et particulièrement aux États-Unis où une crise sanitaire majeure se profile, faute d’une structure sanitaire préparée à une pandémie.
Du coup les marchés s’affolent et poussent un peu plus l’économie européenne, et spécialement française, dans un tunnel dont personne ne voit le bout. Les mauvaises nouvelles s’empilent donc, sur les arrêts de production et la dégradation fulgurante des comptes des entreprises. La démobilisation de la main d’oeuvre dans le cadre du confinement général joue ici un rôle d’accélérateur de la débandade.
D’où les appels de Bruno Le Maire, lancés hier, à retourner au travail, à rebours des appels au confinement. L’angoisse est désormais de voir le pays s’effondrer d’un bloc, faute de combattants pour continuer à assumer les tâches fondamentales. Dans la pratique, pour éviter 500.000 morts, le gouvernement comprend qu’il assume de fabriquer 65 millions de pauvres et ne sait pas trop s’en sortir.