Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat FO
Après douze jours d’une grève historique à l’appel de plusieurs syndicats, la direction de la Cooperl, groupe coopératif de production porcine, a promis l’ouverture de négociations sur les conditions de travail et les salaires. Les salariés, qui ont repris le travail le 14 mars, restent vigilants.
FO faisait partie des syndicats ayant lancé la grève lancée pour défendre les salaires et les conditions de travail à la Cooperl, coopérative de production porcine et leader français du secteur. Elle est momentanément levée . Les salariés du site de Lamballe (Côtes d’Armor) ont repris le travail le 14 mars, après douze jours de mobilisation, la plus longue jamais menée dans cette entreprise créée il y a cinquante ans.
La prime d’ancienneté maintenue
La direction, murée dans le silence depuis le début de la grève, a accepté le 11 mars de renouer le dialogue avec les organisations syndicales. Dans un courrier adressé aux salariés, elle s’est engagée à ne pas modifier les règles de calcul de la prime d’ancienneté. Elle promet aussi l’ouverture dès ce mois de mars de négociations « sur les conditions de travail et le respect des personnes dans l’entreprise ».
Les salariés étaient mobilisés depuis le 25 février pour s’opposer aux mesures de restrictions salariales imposées dans le cadre des négociations annuelles obligatoires : gel des salaires et révision à la baisse du mode de calcul de la prime d’ancienneté et du 13è mois.
Une perte de 600 euros par mois
Cela aurait représenté jusqu’à 600 euros bruts de perte de salaire par an, alors que la rémunération moyenne à la production ne dépasse pas 1400 euros par mois.
Les salariés, qui avaient le soutien du préfet, des élus, de la direction du travail (Directe) et des éleveurs de porcs, dénonçaient aussi des conditions de travail très éprouvantes, avec des cadences infernales – jusqu’à 700 porcs par heure – et un taux très élevé d’accidents du travail et de maladies professionnelles.
D’après le courrier de la direction, d’autres négociations seront lancée sur « la structuration de l’ensemble des primes ». Un audit sera mené sur l’accord d’aménagement du temps de travail (Ases) signé en 2013. Et à la demande de FO, les pertes de salaire liées aux jours de grève seront étalées sur six mois.
Les salariés prêts à se remobiliser
« La direction s’est aussi engagée à nous donner toutes les données financières, et notamment les aides dont peut bénéficier l’entreprise, explique Pierre Kamdom, secrétaire adjoint FO à Lamballe. On va voir comment se déroulent les négociations, mais les gens sont prêts à se remobiliser si les engagements ne sont pas tenus. »
Des débrayages et des grèves avaient également été lancés sur les sites de Lyon, Montfort-sur-Meu et Loudéac. Le groupe emploie 5 000 salariés dont 2 300 à Lamballe.