Hier, jeudi 16 novembre, une nouvelle journée de mobilisation contre les ordonnances était organisée à l’appel, entre autres, de la CGT et de FO. Le rebond de la participation aux manifestations ne saurait masquer le fait qu’elles s’apparentent à un baroud d’honneur.
80000 manifestants
D’après les chiffres du ministère de l’Intérieur, ce sont près de 80 000 manifestants qui ont participé, hier, aux quelque 170 rassemblements organisés partout en France par les opposants aux ordonnances Travail. Il est vrai que ce chiffre est inférieur à ceux avancés dans le cas des deux premières journées de contestation : celles des 12 et 21 septembre dernier, qui avaient respectivement rassemblé, d’après la même source, 223 000 et 132 000 personnes. Pourtant, ce chiffre est supérieur à celui donné par la place Beauvau à propos des manifestations du 19 octobre dernier : moins de 40 000 participants. Autrement dit, les manifestations d’hier ont attiré deux fois plus de participants que celles d’octobre.
Des syndicalistes enthousiastes
Commentant la mobilisation, Philippe Martinez a assuré que le Président de la République aurait tort de considérer qu’elle serait la dernière contre les ordonnances. “La page n’est pas tournée, contrairement à ce que peuvent croire M. Macron et le gouvernement” a-t-il en effet déclaré. Du côté de FO, le son de cloche était proche. Interrogé par France Info, Pascal Pavageau, qui devrait succéder à Jean-Claude Mailly à l’occasion du prochain congrès de l’organisation, a laissé entendre que d’autres journées pourraient avoir lieu : “La partie n’est pas terminée sur le contenu des ordonnances. La mobilisation, c’est un des éléments de la contestation. C’est pour marquer le coup”.
Un baroud d’honneur ?
Le volontarisme affiché par les hiérarques de la CGT et de FO risque pourtant fort de ne rien y faire : la journée d’hier a toutes les chances d’être le baroud d’honneur de la contestation dans la rue des ordonnances Travail. FO n’est en effet pas du tout dans la situation de contribuer activement à une relance durable du mouvement social, tandis que la CGT ne réussit pas à le pérenniser seule. Emmanuel Macron et Edouard Philippe ne devraient toutefois pas crier victoire trop rapidement. La stratégie syndicale de multiplication des fronts contre les ordonnances pourrait d’une part s’avérer payante. D’autre part, l’exécutif sous-estime probablement le mécontentement social qui ne manquera pas de surgir lorsque les ordonnances entreront en vigueur dans les entreprises.