Contre le harcèlement au travail, une étude « sérieuse » propose d’utiliser des poupées vaudou

Lors des IG Nobel, un groupe de chercheurs a vu son étude sur un nouveau moyen de lutter contre le harcèlement au travail être récompensée. Au lieu de violences physiques, les scientifiques proposent les violences symboliques et pacifiques. Ces dernières auraient d’ailleurs plusieurs vertus.  

Comment se venger d’un chef tyrannique et abusif ? Porter l’affaire aux Prud’hommes ? Trop classique. En venir aux mains et lui faire avaler le dossier remis vendredi soir et à terminer pour lundi matin ? Pas mal mais encore trop dangereux, pour un peu qu’il fasse quelques arts martiaux. 

Le magazine scientifique et humoristique Annal of improbable Research (on appréciera la subtilité) propose une toute autre solution. Chaque année, la revue organise son IG Nobel (IG comme ignoble) qui récompense des recherches scientifiques un peu loufoques mais aussi censée faire « réfléchir les gens ». 

La violence symbolique au lieu de la violence physique

Parmi les groupes récompensés, il faut citer les chercheurs etats-uniens et canadiens qui ont mené des recherches sobrement intitulées « Réparer un tort : Les représailles sur une poupée vaudou symbolisant un superviseur abusif rétablissent la justice » retrouver ici ). 

Les chercheurs expliquent que si un « subordonné reçoit un traitement abusif de la part d’un superviseur, une réaction naturelle consiste à exercer des représailles contre ce dernier. » Certes. Mais ils précisent aussi que si les représailles sont par nature « dysfonctionnelles, elles devraient être encouragées » car elles permettent à un salarié de « rétablir la justice pour les victimes. » Or il fallait encore trouver un moyen qui limite les conséquences négatives qui peuvent en découler. 

Pour mener son expérimentation, le groupe a mené deux études sur deux groupes distincts avec des managements différents et des solutions pour y remédier aussi différentes. Il en ressort que le regroupe qui utilisait une poupée vaudou pour blesser symboliquement leur supérieur tyrannique avait une meilleure estime de soi que le second groupe.

Nous avons découvert qu’un geste symbolique simple et inoffensif de vengeance peut donner aux personnes l’impression de rétablir leur perception du sens de l’équité. 

 

De quoi agrémenter la vie au bureau…

Les scientifiques concluent en indiquant que si la vengeance doit donc être proportionnelle au préjudice subit (et si possible, qu’elle ne doit pas être physique, c’est quand même mieux), elle possède aussi de nombreuses vertus : psychologiques ou encore symboliques. 

Ces résultats suggèrent que les représailles ne profitent pas seulement aux victimes individuelles, mais peuvent également bénéficier à l’organisation dans son ensemble car les perceptions de la justice sont importantes pour le rendement et le bien-être des employés. 

 

Autrement dit, ces vengeances symboliques peuvent aussi unir un groupe. Cependant, l’étude ne donne pas les conséquences du fait que les salariés définissent comme ennemi commun leur supérieur.  

Par contre, on découvre donc une nouvelle activité sympathique pour faire du « team-building ». Plutôt que le karting ou une soirée d’entreprise, préférez les fléchettes sur la photo du patron. C’est quand-même plus sympa, non ? 

Ajouter aux articles favoris

Conformité CCN en santé

Pour vous aider à gérer la conformité CCN de vos offres "santé standard", profitez de notre outil en marque blanche gratuitement en 2023. L'outil vous permettra de savoir, en un clic, le niveau de votre offre compatible avec la CCN que vous aurez sélectionnée. L'outil en marque blanche est relié à la base de données CCN de Tripalio, juridiquement certifiée et mise à jour en temps réel. Il bénéficie de notre algorithme de comparaison qui détecte les non-conformités du contrat santé standard.
Demandez votre outil
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

Quand la relation intime entre deux salariés devient un motif de licenciement

La relation intime d'un responsable d'entreprise peut avoir des conséquences professionnelles s'il les cache à sa direction. C'est ce qu'a récemment rappelé la Cour de cassation dans une décision rendue le 29 mai 2024. Elle s'y prononce sur le licenciement pour faute grave d'un responsable d'entreprise qui a caché à son employeur sa relation avec une autre salariée de l'entreprise, laquelle est titulaire...
Lire plus

Indemnité de cantine fermée “covid” : le juge tranche en défaveur des télétravailleurs

La crise sanitaire de 2020 a provoqué la fermeture de nombreux lieux de rassemblement de population, dont la fameuse cantine d'entreprise. Or, certaines entreprises ont dû maintenir une activité dans leurs locaux pour assurer la continuité de service. Dans ce cadre, une indemnité dite de cantine fermée a été mise en place pour permettre aux salariés présents de ne pas être lésés par la fermeture du restaurant normalement accessible dans le cadre de leur emploi. Mais cette indemnité a fait naître quelques litiges, dont...
Lire plus

Obligation de prévention et sécurité : c’est à l’employeur de montrer patte blanche en cas d’accident

En entreprise, l'employeur est tenu de respecter des mesures de prévention et sécurité afin de protéger la santé de ses salariés. Les dispositions du code du travail encadrent cette obligation avec précision. Mais que se passe-t-il en cas de manquement de l'employeur ? Le salarié peut-il considérer que cette violation de ses obligations légales par l'entreprise constitue un motif de rupture de contrat de travail aux torts de l'employeur ? Dans ce cas, sur qui repose la charge de la preuve ? C'est à cette question que...