La gestion des négociations avec les cheminots par Elisabeth Borne semble de moins en moins tenable. Les syndicats demandent à ne plus négocier avec elle et en appellent directement au Premier Ministre. Voilà qui sent le remaniement ministériel.
Les syndicats de cheminots, plongés depuis plusieurs semaines dans une négociation épineuse avec leur ministre de tutelle Elisabeth Borne, semblent avoir pris par la presse que la fin du recrutement au statut était programmée pour 2020, et que le fret ferroviaire serait filialisé. Ces annonces sont probablement la goutte d’eau qui fait déborder le vase, après de longues séances chahutées où la ministre n’a pas donné le sentiment de prendre au sérieux les revendications des cheminots.
En particulier, on se souvient que les syndicats demandent de longue date à connaître le contenu de la future convention collective du rail avant de négocier la fin du statut de la SNCF. Cette revendication qui ne paraît pas aberrante constitue aujourd’hui le principal facteur de blocage dans un conflit qui semble perdre de son intensité.
On notera toutefois que la question de la “convergence des luttes” est clairement posée, même s’il est peu probable qu’elle se réalise effectivement. Certains, à la base de la CFDT, n’ont pas exclu, à ce stade, de s’y rallier en dernier ressort. Ce point en dit long sur le sentiment de rupture avec le gouvernement.