Bien que n’étant pas tout à fait anodine, l’affaire est passée quelque peu inaperçue : en fin de semaine dernière, Europe 1 s’est fait l’écho d’écrits et de propos de François Charpentier, journaliste que l’on ne présente plus dans le milieu de la protection sociale, relatifs aux conditions dans lesquelles Guillaume Sarkozy a quitté Malakoff Médéric Humanis (MMH).
Ou plutôt, justement : aux conditions dans lesquelles M. Sarkozy n’a pas vraiment quitté le groupe.
“Entre 1 et 2 millions” d’indemnités…
Dans son dernier ouvrage intitulé Une nouvelle Sécurité sociale. De Bismarck à Macron, François Charpentier évoque, au détour d’analyses bien plus fondamentales quant à l’évolution du système français de protection sociale, les conditions dans lesquelles Guillaume Sarkozy a été amené à quitter la direction du groupe de protection sociale qui se nommait alors encore Malakoff Médéric – à la suite de l’échec du rapprochement avec la Mutuelle Générale. D’après François Charpentier, ce départ aurait été opéré moyennant le versement d’une indemnité de départ comprise “entre 1 et 2 millions d’euros”.
Interrogé par Europe 1, le journaliste a confirmé ce chiffre et l’a jugé choquant. “Un à deux millions d’euros, vous voyez l’effet que ça peut faire dans un milieu comme celui de la protection sociale, en particulier dans la retraite, où on demande aux gens de faire des sacrifices aujourd’hui”, a-t-il déclaré, poursuivant : “C’est sûr que ça choque.”
… de non départ pour Guillaume Sarkozy
Outre le fait que la somme est effectivement rondelette, on apprend surtout qu’elle n’est pas nécessairement tout à fait légitime. François Charpentier rappelle en effet qu’en réalité, M. Sarkozy n’a pas vraiment quitté le groupe MMH, puisqu’il en est demeuré le délégué aux affaires sociétales, tout en présidant la fondation Malakoff Médéric Handicap.
Or, il faut croire que ces postes ne sont pas les plus mal rémunérés au sein de MMH. M. Charpentier affirme qu’à ces deux titres, M. Sarkozy dispose d’une rémunération annuelle de 650 000 euros, ainsi que d’une voiture de fonction, et ce jusqu’à ses 70 ans – soit en 2021.
MMH relativise
Ne pouvant éviter de s’expliquer au sujet de ces révélations, MMH tente de les relativiser. Interrogé par Europe 1, le groupe assure que le montant de l’indemnité de départ cité par M. Charpentier n’est pas le bon. D’autre part, MMH insiste sur le fait que la rémunération actuelle de Guillaume Sarkozy est “sans rapport” avec celle qu’il percevait avant 2015. Enfin, le groupe rappelle que tout ceci a été validé par ses instances.
Contacté par nos soins afin qu’il nous donne de plus amples précisions au sujet de cette affaire, MMH assure d’une part que les montants réélement en jeu, qu’il s’agisse des indemnités ou du salaire versé à M. Sarkozy, sont “sans commune mesure” avec les chiffrés évoqués par François Charpentier. “Les chiffres cités sont faux” martèle le GPS. D’autre part, le groupe paritaire laisse entendre que l’indemnité versée à son ancien DG n’était pas nécessairement une indemnité de départ du groupe mais plutôt une indemnité de départ de son poste.