La DARES a publié, le 7 mars 2017, une étude relative aux évolutions dans l’engagement des salariés syndiqués.
Cette étude a permis à la DARES de se pencher sur les raisons de l’adhésion des salariés et sur les modalités et l’intensité de leur participation aux activités de leur syndicat.
11% des salariés de 18 à 65 ans étaient syndiqués en 2013
Selon la DARES, en 2013, 59 % des salariés âgés de 18 à 65 ans en France métropolitaine signalent la présence de syndicats au sein de leur entreprise (ou administration) et 43 % sur leur propre lieu de travail.
Toutefois, seulement 11 % des salariés âgés de 18 à 65 ans déclarent adhérer à une organisation syndicale, 30 % d’entre eux participent régulièrement aux activités de leur syndicat, alors qu’un peu plus de 50 % n’y ont jamais pris part ou très rarement.
La DARES souligne qu’en l’absence de syndicat dans son entreprise, un salarié a le droit de se syndiquer auprès d’une structure syndicale territoriale (Unions locale ou départementale par exemple).
Cependant, les salariés se syndiquent surtout lorsqu’un ou plusieurs syndicats sont présents sur leur lieu de travail. Ainsi, plus de 90 % des salariés syndiqués signalent la présence d’organisations syndicales dans leur entreprise et près de 75 % dans leur établissement.
Les syndiqués du secteur marchand sont plus actifs que ceux de la fonction publique
L’étude de la DARES révèle que par rapport à leur représentation dans l’ensemble des salariés, les hommes et les salariés de plus de 40 ans sont plus souvent syndiqués. C’est également le cas des cadres et des professions intermédiaires alors que les ouvriers ne représentent qu’un syndiqué sur cinq mais un quart des salariés. Les syndiqués sont également plus diplômés (43 % ont plus que le baccalauréat contre 38 % des salariés) et travaillent davantage dans des grands établissements dotés massivement de syndicats, notamment dans la fonction publique.
Les salariés du secteur marchand et associatif bien que moins souvent syndiqués que ceux de la fonction publique, ont pourtant une plus grande propension à s’impliquer dans les activités syndicales.
Selon la DARES, cela s’explique par une plus forte institutionnalisation du rôle des syndicats et de leurs activités dans la fonction publique.
Les salariés syndiqués plus actifs aux élections professionnelles et dans les conflits du travail
Selon la DARES, les salariés syndiqués participent plus souvent aux élections professionnelles et aux conflits du travail. Cette plus grande implication dans des causes collectives dépasse les limites de l’entreprise. Ils déclarent plus souvent être membres d’associations caritatives, de défense des droits et intérêts communs, de protection de l’environnement ou de partis politiques. Ils participent plus fréquemment à des activités bénévoles.
Les syndiqués participaient davantage aux activités syndicales il y a 30 ans
Selon la DARES, les évolutions observées depuis le début des années 1980 montrent un infléchissement sensible aussi bien de l’adhésion que de la participation.
Au début des années 1980, selon l’enquête « Contacts entre les personnes » (Insee 1982-1983) (encadré), près d’un syndiqué sur deux déclarait participer aux activités syndicales au moins une fois par mois (dont la moitié au minimum une fois par semaine).
Entre 1983 et 2013, la part des adhérents qui participe régulièrement aux activités syndicales a sensiblement diminué dans un contexte de repli de la syndicalisation et l’adhésion intervient de plus en plus tardivement au cours de la carrière. Cette moindre attractivité pour l’engagement syndical va de pair avec un fort recul de l’adhésion à d’autres associations qui marquent un engagement citoyen. Pour autant, les syndicats de salariés comptent plus d’adhérents que la plupart des autres organisations.