Clauses de désignation: une décision si attendue…

L’Argus a révélé une décision de la Cour de Cassation sur les désignations, qui était très attendue… dans tous les sens du terme. 

La jurisprudence sur les clauses de désignation en cours est fixée

Cette décision était attendue parce qu’elle permet de fixer – disons plutôt de consolider – la décision du 13 juin 2013 du Conseil Constitutionnel sur le sujet. On se souvient que les Sages avaient banni les désignations, mais avaient protégé les désignations existantes en considérant qu’elles étaient valides jusqu’à leur terme contractuel. Si cette formulation avait stimulé le pouvoir d’imagination de certains bénéficiaires du système (qui avaient commencé à distinguer l’accord et le contrat, etc.), elle laissait peu de doute sur un point: les désignations en cours étaient valables et inattaquables. 

Pour des raisons obscures, certains assureurs s’étaient imprudemment avancés en affirmant qu’en réalité toutes les désignations étaient tombées le 13 juin 2014, et que toutes les entreprises étaient désormais “dans le marché”. La Cour de Cassation vient de les détromper. 

Cette jurisprudence est conforme au texte du Conseil

La décision était attendue… aussi parce que sans surprise. Le Conseil Constitutionnel a, en effet, dans sa décision du 13 juin, respecté le principe de non-rétroactivité de ses décisions. Il était donc évident que seules les désignations nouvelles étaient proscrites. Les désignations en vigueur conservaient leur force. Un doute pouvait subsister sur les désignations en cours d’extension, que le Conseil avait d’ailleurs levé.  

Dans tous les cas, on ne pouvait attendre une autre décision de la part de la Cour de Cassation que celle-là. 

On dira la même chose des autres éléments de la décision, notamment relatifs à la mise en concurrence, que la Cour de Cassation n’a pas jugé obligatoire. L’Etat de droit n’aime pas que l’on juge le passé avec les éléments du présent. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmarkClose
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

[Best of 2024] Un Esat peut-il retarder éternellement la couverture santé de ses travailleurs ?

Article initialement publié le 05/12/2024 Cela n'aura pas échappé à nos lecteurs, la généralisation de la complémentaire santé aux travailleurs des établissements ou services d'aide par le travail (Esat) navigue encore en eaux troubles. Cette réforme est pourtant en vigueur depuis le 1er juillet 2024, mais quelques établissements auraient joué la montre en tentant de retarder au maximum son...
Lire plus

[Best of 2024] L’accord santé unifié ne plaira pas à tout le monde dans la CCN des commissaires de justice et sociétés de ventes volontaires

Article initialement publié le 11/12/2024 Les partenaires sociaux de la convention collective nationale (CCN) fusionnée des commissaires de justice et sociétés de ventes volontaires (IDCC 3250) ont enfin conclu leur accord santé. Cette signature intervient un an après l'entrée en vigueur du...
Lire plus

[Best of 2024] Loi Evin : comment traiter les CCN dont la cotisation santé est assise sur le salaire

Article initialement publié le 25/06/2024 L'article 4 de la loi Evin du 31 décembre 1989 est un pilier historique de la complémentaire santé collective. Grâce à lui, les anciens salariés d'une entreprise (voir le rappel ci-dessous) peuvent continuer à bénéficier de la même couverture santé que les salariés actifs. Cette couverture est maintenue à certaines conditions. L'une d'elle est centrale...
Armées
Lire plus

FO Défense dénonce l’accord PSC santé des Armées

Alors qu'au sein du ministère des Armées, la réforme de la protection sociale complémentaire (PSC) doit entrer en vigueur à partir du 1er janvier prochain, le sujet continue de susciter quelques débats paritaires en interne. La dénonciation par la fédération de FO de la Défense de l'accord PSC santé signé aux Armées vient en témoigner. C'est par le moyen d'un communiqué qu'elle a publié en milieu de semaine que FO...