Chômage: le degré zéro de la politique sociale

La semaine dernière, les statistiques du chômage en octobre 2015 sont pour ainsi dire passées dans le flux de l’actualité normale. Certes, l’augmentation de 42.000 unités a fait l’objet d’un commentaire unanime: record historique, pire chiffre depuis longtemps, etc. Mais l’émotion suscitée par ce cataclysme a bien entendu été limitée, atténuée, par l’angoisse des attentats et les événements qui l’ont accompagnée. D’une certaine façon, la France s’accoutume au chômage de masse et aux échecs économiques du gouvernement.  

Rétrospectivement, la montée du chômage sonne comme une calamité de plus en France. C’est un mal contre lequel la société semble impuissante, et qui bouche durablement l’horizon de la société. Il laisse sur le bord de la route une foule anonyme de gens désespérés, dont la possibilité de retrouver un jour un emploi est souvent faible. On ne dira jamais assez le poids que ce fléau fait peser sur l’esprit collectif aujourd’hui, convaincu de vivre au bord du gouffre et de ne pas savoir de quoi les lendemains seront faits.  

Au mois d’octobre, ce mal s’est en partie accru parce que le nombre de radiations administratives a diminué. Facialement, le gouvernement a pourtant réduit la catastrophe grâce à une augmentation du nombre d’entrées en stage (passées de 40.000 à 46.500 en un mois). C’est dire l’extrême fragilité de l’emploi en France aujourd’hui. 

Au-delà de ces considérations ponctuelles répétées chaque mois, une question majeure se pose: existe-t-il encore en France une volonté politique de lutter contre le chômage de masse, avec une traduction de cette volonté dans les faits? La nomination de l’inexpérimentée Myriem El-Khomri au ministère du Travail a confirmé la réponse négative à cette question. Alors qu’il faudrait un plan d’action massif, coordonnant plusieurs ministères, pour agir efficacement, le gouvernement Valls continue à segmenter les politiques et s’appuie sur une ministre qui découvre son cours de politiques de l’emploi de deuxième année d’université. 

Quel sera le prix politique à payer, le jour J, pour cet abandon du champ social et pour ce désintérêt, voire cette arrongance manifeste marquées pour les millions de Français au chômage ou menacés de l’être? 

Le pire reste sans doute à venir. 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Travail temporaire dans les établissements publics : les plafonds de dépenses sont fixés

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe les plafonds des dépenses pour les missions de travail temporaire dans les établissements publics de santé et médico-sociaux. Le plafond est établi à 2 681 € par jour pour un médecin, odontologiste ou pharmacien. Pour les autres professions, il varie entre 54 € et 78 € de l’heure : 54 € pour un infirmier diplômé d’État, 73 € pour un infirmier de bloc ou anesthésiste, 56 € pour un manipulateur en...

Services de prévention et de santé au travail : la composition des dossiers d’agrément est mise à jour

Un arrêté paru au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe la nouvelle composition des dossiers de demande ou de renouvellement d’agrément des services de prévention et de santé au travail (SPST). Le texte distingue les pièces à fournir selon qu’il s’agit d’un service autonome, interentreprises ou chargé du suivi des travailleurs temporaires. Il précise notamment les informations relatives aux effectifs suivis, aux médecins et infirmiers recrutés ou à recruter, aux...

Comité national de l’organisation sanitaire et sociale : une nouvelle personnalité qualifiée est nommée

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, actualise la composition du Comité national de l’organisation sanitaire et sociale et désigne une nouvelle personnalité qualifiée. À la section sanitaire, siègent notamment :- la Fédération hospitalière de France (4 sièges) ;- les conférences des présidents de CME de CHU, de CH et de CHS (1 siège chacune) ;- la FEHAP (1 siège) et Unicancer (1 siège) ;- la Fédération de l’hospitalisation...

Une nouvelle nomination à l’inspection générale des affaires sociales

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte la nomination d’une nouvelle personne au sein de l’inspection générale des affaires sociales (IGAS). À compter du 1er octobre 2025, Nadège Grataloup, actuellement directrice d’hôpital, occupera un emploi de groupe II des services d’inspection générale ou de contrôle. Sa nomination est prononcée pour une durée de cinq ans, avec une période probatoire de six mois. ...

Le conseil d’administration de la caisse de retraite de la RATP accueille de nouveaux membres

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui acte plusieurs nominations au sein du conseil d’administration de la caisse de retraites du personnel de la Régie autonome des transports parisiens (RATP). Sont nommés membres titulaires : Stéphane Bidaud, qui remplace Olivier Galle, et Elisabeth Correia, qui succède à Marc Galliot. Côté suppléants, Magaly Cleuet est désignée en remplacement de Stéphane Bidaud et...