Jusqu’à présent, en matière de revalorisation salariale, les avocats aux conseils – branche amenée à disparaître d’ici peu, rappelons-le – bénéficiaient d’un traitement relativement avantageux.
Il était en effet de coutume que les revalorisations des minima salariaux négociées au niveau de la branche s’appliquent en réalité à l’ensemble des salariés des quelque soixante études de la profession. Hélas pour ces derniers, il faut croire que cette époque est révolue.
Me Lyon-Caen – issu, il n’est sans doute pas nécessaire de le préciser, d’une grande dynastie de juristes – qui vient de prendre la tête de la délégation patronale de négociation de la convention collective, aurait décidé de rompre avec cet usage favorable aux salariés des études. Ils ne bénéficieront donc qu’au cas par cas des 2 % d’augmentation des grilles hiérarchiques négociés cette année par les représentants de la branche.
Interrogé par la CGT au sujet de ce changement de politique, Me Lyon-Caen aurait répondu en niant d’une part l’existence de cet usage et en rappelant d’autre part le droit en vigueur en matière d’augmentations salariales : “Notre négociation annuelle porte sur la valeur du point et donc sur la fixation des salaires minima. Il n’existe aucun usage, au niveau de la branche, de répercuter l’augmentation des salaires minima sur les salaires effectifs. C’est au niveau de chaque charge, qu’est déterminé si et jusqu’où cette répercussion a lieu.” Contacté, Me Lyon-Caen ne nous a toujours pas répondu.
Déplorant cette affaire, la CGT estime en tout cas qu’elle “porte atteinte à la sincérité des négociations et à la confiance” qu’elle accordait jusqu’alors aux représentants patronaux. Les derniers temps d’existence de la branche des avocats aux conseils pourraient s’avérer tendus.