Comme la presse locale diffusée à Romorantin-Lanthenay, dans le Loir-et-Cher, s’en fait régulièrement l’écho depuis la fin de l’année dernière, le plan social décidé chez Colonna à la suite de la perte du contrat de gestion santé et prévoyance des hôtels, cafés et restaurants (HCR) est en cours de mise en œuvre.
Tripalio propose de faire un point rapide sur ce développement malheureux d’un dossier très sensible.
S’agissant, en premier lieu, du point le plus important du plan social : le nombre d’emploi concernés, on note qu’il ne dépasse pas 100 salariés. Si, au cours de l’année 2023, certaines sources évoquaient la possibilité d’une perte de 150 emplois pour Colonna – soit près de la moitié des effectifs totaux du groupe – ce sont finalement 99 licenciements qui ont lieu dans l’entreprise. La saignée apparaît, certes, considérable, notamment pour le site de Romorantin, qui va perdre 80 salariés. Pour le bassin d’emploi, une telle perte sèche est une très mauvaise nouvelle, notamment dans la mesure où il n’apparaît pas évident qu’il soit en capacité de satisfaire les recherches d’emploi des dizaines de salariés concernés.
Du point de vue des salariés, la réalisation du plan social s’opère de manière ambivalente. D’un côté, si l’on en croit la CFDT Colonna et la CFDT locale, les conditions globales de ce plan semblent plutôt convenables. De l’autre, les salariés du groupe font face à une situation de grande incertitude. Ainsi, aux dernières nouvelles, alors que les licenciements doivent être réalisés à la fin du mois, la liste exacte des salariés concernés par le plan de départ n’est pas encore finalisée. Craignant pour leur avenir, certains espèreraient d’ailleurs que les assureurs de référence du régime – Klesia et Malakoff Humanis – ou que son futur gestionnaire santé – Vivinter – vont faire appel à d’anciens de Colonna.
Enfin, concernant les aspects davantage économiques que sociaux de ce plan social, on relèvera – et ceci n’est guère surprenant – que le tissu commercial et artisanal de Romorantin s’apprête à subir d’importants contrecoups de la réduction de la voilure en cours chez Colonna. Cette réduction emporte en outre une conséquence immobilière : le groupe a décidé de se séparer d’un immeuble et d’en mettre un autre en location. Si ces éléments peuvent paraître plus anecdotiques, encore faut-il préciser qu’une telle décision, prise de surcroît dans un contexte économique morose pour le secteur de l’immobilier, ne devrait pas contribuer à soutenir le dynamisme local de ce marché.