N’apportant pas, pour l’heure, les bénéfices escomptés aux salariés des hôtels, cafés et restaurants (HCR), le transfert de la gestion des régimes frais de santé et prévoyance de cette branche, de Colonna à Vivinter dans le premier cas et aux deux assureurs du régime, Klesia et Malakoff Humanis, dans le second, a en outre des conséquences sociales malheureuses pour les salariés de l’ancien gestionnaire.
Faisant face à un plan social, les salariés de Colonna ne peuvent pas vraiment compter sur des responsables des organisations syndicales qui sont pourtant censés les accompagner.
Un plan social en voie de mise en œuvre chez Colonna
Annoncé depuis plusieurs mois maintenant, le plan social décidé chez Colonna comme conséquent de la perte du marché de la gestion santé et prévoyance des HCR serait en passe d’être mis en œuvre. Comme l’explique la presse locale du Loir-et-Cher, un peu moins de 80 licenciements vont notamment être opérés à Romorantin, qui était le site gestionnaire du groupe dédié aux HCR. Au total, l’effectif du groupe va fondre d’un peu moins d’une centaine de salariés, soit le tiers environ.
C’est, certes, moins que ce qui avait un temps été évoqué – l’an passé, certaines sources évoquaient la possibilité d’une perte de 150 emplois pour Colonna – mais pour les salariés concernés, la perspective n’en est pas moins douloureuse. Ceci est notamment vrai pour ceux de Romorantin, dont le bassin d’emploi n’a pas le dynamisme de celui de villes de tailles plus importantes et qui pourrait donc avoir du mal à absorber le choc.
Des hiérarques syndicaux pas vraiment à la hauteur
L’affaire est d’ailleurs sans doute d’autant plus difficile à admettre pour ces salariés que, comme le relate là encore la presse locale, ce n’est pas dans des conditions optimales que leurs représentants syndicaux ont négocié le plan social. La politique et l’attitude de l’employeur n’apparaissent, il est vrai, pas être en cause. Les contreparties apportées aux licenciements auraient ainsi été accueillies de manière relativement positives en interne. Et le déroulement du plan social ne semble pas donner lieu à des tensions sociales spécifiques.
C’est plutôt l’attitude de certaines organisations syndicales durant la négociation du plan qui aurait déconcerté les salariés et leurs représentants. Ils n’ont pas vraiment ressenti un soutien fort de la part des hiérarques syndicaux. Ainsi, la fédération CFDT des banques et assurances, dont relève la section CFDT de Colonna, avait estimé qu’il n’était pas possible de valider le plan social. C’est contre cet avis fédéral que la CFDT Colonna a donc signé le plan. Projetés dans une situation de crise du fait de décisions nationales – prises, certes, par une autre fédération que celle des banques et assurances mais au sujet laquelle cette dernière est quoi qu’il en soit restée discrète – les salariés de Colonna et leurs représentants ont en outre dû se dépêtrer de bâtons dans les roues provenant de leur propre camp.
C’est là un aspect malheureux, parmi d’autres, de la séquence du changement de gestionnaire santé et prévoyance dans les HCR.