Mardi dernier, le groupe Chantelle Lanester annonçait aux médias sa volonté de fermer l’usine de Lanester. La direction n’avait pas prévenu le personnel qui apprit la nouvelle par les journaux. Pour y faire face et maintenir leur activité, les salariées cherchent un entrepreneur pour reprendre le site. Elles espèrent ainsi réussir à retourner la situation.
Sauver le “made in France ” de Chantelle Lanester
L’usine de Lanester, avec ses 112 salariées, représente aujourd’hui seulement 2% de la production du groupe Chantelle. Il y a encore 6 mois, l’entreprise de Lanester fabriquait du haut de gamme, mais la délocalisation a mis un terme à ce type de production. D’un autre côté, il est difficile de mettre en place une production de masse face au marché concurrentiel mondial. Bien que les salariées de Lanester Chantelle aient un savoir-faire remarquable, il ne suffit plus à maintenir le coût de l’image du « made in France ».
Mobilisés cette semaine, les salariées et les syndicats ont manifesté, afin de faire prendre conscience de cette mise à mal du site de Lanester. La direction de l’entreprise a validé l’ouverture d’une cellule psychologique pour les salariés, ayant découvert la revente par le biais des médias. Pour la secrétaire générale de l’union locale de la CGT, Anne Le Scoul, le seul espoir pour les employées de l’usine Chantelle Lanester est de se désengager du groupe. Les syndicalistes sont à la recherche d’ « un entrepreneur solide et fiable », une réponse est attendue la semaine prochaine selon Anne Le Scoul. Cependant, après la chute des Atelières, anciennes salariées de Lejaby, l’espoir d’une reprise durable semble vain.
Des illusions perdues pour les salariées de Chantelle ?
C’est l’avis de Jean-Marc Thépault, secrétaire général de la CFDT du Morbihan, qui préfère rester « très prudent » et ne pas « donner trop d’illusions » aux employées de Chantelle Lanester. Selon lui, la volonté de la direction de mettre un terme à la production de l’usine existe depuis longtemps. Le savoir-faire des salariées est indéniable, mais il ne suffit plus. Comment lutter contre une concurrence déséquilibrée proposant des services à bas coût ? Le syndicat veut trouver des solutions pour maintenir l’emploi sur le territoire, mais les chances de réussite sont faibles. Jean-Marc Thépault est conscient qu’une sous-traitance de l’activité est possible, mais cela ne sera qu’éphémère. Le but est donc de conserver l’activité le plus longtemps possible et de « se préparer au pire ».