Caisse des Dépôts: Macron a la dent dure contre son ancien chef

Le Journal Officiel publie le décret du Président de la République qui met le directeur général de la Caisse des Dépôts et des Consignations à la retraite à compter du 24 août. Pierre-René Lemas sera remplacé par une direction collégiale à titre intérimaire. Une mauvaise manière pour celui qui fut chef direct du Président lorsqu’il n’était que secrétaire général adjoint de l’Élysée. Décidément, Emmanuel Macron a la dent dure contre ceux qui l’ont vu naître.  

Il aurait rencontré le Président de la République pour lui exprimer son souhait d’achever son mandat en 2019. Atteint par la limite d’âge, Pierre-René Lemas avait besoin d’une mesure de faveur pour décrocher ce droit. Et la mesure n’est pas venue: il sera mis à la retraite demain sur décision du Président de la République qui n’a, pour l’instant, pas trouvé son successeur. 

Directeur général de la Caisse des Dépôts, et ex-chef de Macron

Cet empressement d’Emmanuel Macron à ne pas accorder de faveur à Pierre-René Lemas ne manque pas de piquant. Avant de devenir directeur général de la Caisse, Lemas fut en effet secrétaire général de l’Élysée, doté d’un adjoint: Emmanuel Macron. 

Mieux vaut ne pas avoir été chef de Macron, donc, dans sa carrière passée. Cette circonstance ne semble pas porter bonheur. 

Si l’on ajoute que Lemas fut camarade de promotion, à l’ENA, de François Hollande et de Jean-Pierre Jouyet, le tableau est posé. 

Lemas rejoint la longue liste des victimes du macronisme

Les esprits taquins s’en divertiront. Lemas rejoint la longue liste des victimes du macronisme. S’il peut au moins se targuer de ne pas l’avoir soutenu publiquement, il pourra regretter le faible cas que lui réserve celui dont il a assuré l’éducation politico-administrative. 

Jusqu’ici, Lemas figurait au tableau des anciens de la Voltaire protégés par le Président Hollande. Il rejoint désormais le tableau des comparses du successeur de Hollande abandonnés par lui. On y trouve, entre autres, François Bayrou, récompensé de son alliance avec Macron par un très éphémère ministère, mais aussi Richard Ferrand ex-filtré à la présidence du groupe parlementaire fantomatique En Marche. 

La liste comprend des déceptions plus violentes, comme celle de Jean-Paul Delevoye, qui a “piloté” (de façon désastreuse il est vrai) le comité d’investiture d’En Marche aux législatives, d’Alain Tourret, député soutien précoce de Macron qui n’a rien obtenu. Ou encore de Jean Pisani-Ferry, qui se voyait ministre du Budget après avoir coordonné le programme du candidat Macron et qui n’a finalement rien eu. Ou encore d’Olivier Véran, autre député socialiste sortant qui se voyait ministre de la santé et qui n’est même pas devenu président de la commission des affaires sociales à l’Assemblée. 

Il ne fait pas bon soutenir Emmanuel Macron, décidément.  

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Vous pourriez aussi aimer

Un premier avenant intéressant pour la PSC du ministère de l’Intérieur

Un an après la signature de l’accord ministériel du 16 mai 2024 sur la protection sociale complémentaire (PSC) des agents du ministère de l’Intérieur et des outre-mer, un premier avenant est venu, le 12 mars 2025, en corriger plusieurs aspects. Publié au Journal officiel d'aujourd'hui, ce texte modifie la structure des bénéficiaires, ajuste un article sur la gouvernance et corrige une rédaction ambiguë sur les ayants droit. La principale évolution porte sur...

Budget 2025 : plus de 33 milliards d’euros alloués aux établissements médico-sociaux par la CNSA

Un arrêté publié au Journal officiel d'aujourd'hui, fixe pour l’année 2025 l’objectif de dépenses et le montant total annuel des financements alloués aux établissements et services médico-sociaux relevant de la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA). L’objectif de dépenses est établi à 33 248,30 Md€ pour l’ensemble du secteur. Ce montant se répartit entre 17 538,87 Md€ pour les établissements et services accueillant des personnes âgées...

Dotations médico-sociales 2025 : 32,55 Md€ répartis entre les régions par la CNSA

Par décision du 2 juin 2025, publiée au Journal officiel d'aujourd'hui, la Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie (CNSA) a fixé les dotations régionales limitatives applicables aux établissements et services médico-sociaux pour l’année 2025. Ces dotations, réparties par Agence régionale de santé (ARS), concernent à la fois les structures accueillant des personnes âgées et celles destinées aux personnes en situation de handicap. Le montant total...