La ministre Buzyn est-elle une fan cachée de la funeste ligue Touraine dont l’essentiel de la politique a consisté à dégrader les remboursements de la sécurité sociale pour en assurer l’équilibre financier ? En tout cas, elle vient de recruter comme directeur de cabinet l’ancien directeur adjoint de cabinet de sa prédécesseuse, Raymond Le Moign…
Nous avions évoqué l’information la semaine dernière: Agnès Buzyn vient de changer de directeur de cabinet. Gilles de Margerie, inspecteur général des Finances, ancien directeur général adjoint d’Humanis, cède la place à Raymond Le Moign, directeur d’hôpital et ancien directeur adjoint du cabinet de Marisol Touraine…
La ligue Touraine se reconstitue
On rangera cette information dans le lot des signaux négatifs et autoritaires qu’Agnès Buzyn envoie au monde de la santé. On se souvient de la politique technocratique et autoritaire de Marisol Touraine (qui a quand même plafonné un certain nombre de remboursements d’actes médicaux pour s’étonner ensuite de la persistance de restes à charge dans le domaine de la santé…). Tout porte à croire qu’Agnès Buzyn devrait durablement s’inscrire dans cette tradition de la décision unilatérale.
En l’état, en tout cas, Agnès Buzyn n’a envoyé aucun signal d’inversion forte dans la logique très administrative de sa prédécesseuse.
Les syndicats de médecins seraient contents
Il existe pour certains un seul motif de satisfaction à cette nomination : un assureur part, un hospitalier arrive. Les syndicats de médecins ont plutôt approuvé la mesure.
Dans la pratique, l’arrivée de Le Moign devrait en effet tuer dans l’œuf toute velléité de réformer l’open bar actuel du financement de la médecine. Alors que le déficit financier de l’assurance maladie subsiste malgré d’importantes mesures de maquillage, la technostructure médicale craint en effet que des réformes structurelles soient opérées dans la santé publique française, qui remettraient en cause les rentes traditionnelles.
Agnès Buzyn vient de les rassurer.