Bilan de la conférence sociale selon la Présidente de la CFE-CGC

Cet article a été initialement publié sur le site de la CFE-CGC.

 

 

La Présidente de la CFE-CGC dresse le bilan de la conférence sociale et en appelle à une clarification de la feuille de route remise par le gouvernement. 

 

La quatrième conférence sociale s’est tenue le 19 octobre dernier. Quel était l’intérêt pour la CFE-CGC d’y prendre part

La CFE-CGC a fait entendre sa voix en étant d’abord présente à cette conférence. Nous n’avons pas pratiqué la politique de la chaise vide. Qui dit dialogue social dit dialogue et au moins deux interlocuteurs autour de la table… 

La CFE-CGC est une organisation engagée au service de l’emploi. Cette conférence sociale était donc l’occasion d’aller faire connaître nos propositions au président de la République, au Premier ministre, ainsi qu’à plusieurs ministres du gouvernement lors des diverses tables rondes thématiques. 

Par ailleurs, et même si le sujet du pouvoir d’achat n’était pas précisément inscrit à l’ordre du jour, nous avons pu rappeler de visu à François Hollande que nous demandions toujours une réforme de la fiscalité des ménages, les classes moyennes subissant un matraquage fiscal depuis deux ans et demi. Nous n’avons pas manqué, aussi, de relayer l’inquiétude des salariés de l’encadrement face à la répétition, dans certaines entreprises, de plans de sauvegarde de l’emploi. 

 

Trois grandes tables rondes étaient au menu des discussions. En premier lieu la sécurisation des parcours professionnels et la création du compte personnel d’activité… 

Sur le compte personnel d’activité, nous avons été la seule organisation à demander l’instauration d’une portabilité de certains droits entre le public, le privé, le statut de salarié et celui de chef d’entreprise afin de fluidifier les parcours et pouvoir ainsi lever quelques freins à la mobilité fonctionnelle. 

En effet, les jeunes n’auront plus, à l’avenir, cinq à dix employeurs. Ils seront tantôt salariés, tantôt fonctionnaires, tantôt créateurs d’entreprises… Il faut donc pouvoir fluidifier ces parcours professionnels. Encore faut-il lever quelques freins à la mobilité fonctionnelle et accompagner ces changements de statuts. 

 

Quel message a voulu faire passer la CFE-CGC lors des discussions relatives à la prochaine COP21 (du 30 novembre au 11 décembre, à Paris) et à la transition énergétique

Notre message est clair : il faut remettre les salariés au cœur des enjeux climatiques et environnementaux. Nous devons valoriser ce capital humain au cœur des entreprises. En ce sens, nous souhaitons faire évoluer la gouvernance avec davantage d’administrateurs salariés. La CFE-CFC demande depuis plusieurs années à pouvoir débattre de responsabilité sociétale des entreprises (RSE) et de développement durable dans les instances représentatives du personnel (IRP). 

 

Qu’est-il ressorti des échanges concernant l’avenir de nos filières professionnelles et des conséquences du numérique sur l’industrie française ? 

Nous avons obtenu de travailler à une cartographie par branche et filière. Cela permettra d’identifier les filières professionnelles qui risquent d’être en perte de vitesse dans les dix à quinze ans à venir afin de travailler, en amont, à la reconversion et à la formation des salariés. 

De notre point de vue, il faudrait aller plus loin au travers d’une cartographie des sites industriels menacés. L’idée n’est pas d’aller faire de l’agitation sociale et de polémiquer, mais de comprendre qu’il faut du temps pour réindustrialiser un site. L’exemple de PSA à Aulnay-sous-Bois est flagrant en la matière. Il s’agirait donc d’être dans l’anticipation et de déterminer, sur chacun des sites menacés, quels types d’industrie on peut faire revenir pour créer des métiers, à la fois dans l’industrie et les services. 

 

Vous n’avez pas caché votre scepticisme après la feuille de route remise par le gouvernement à l’issue de cette conférence sociale. Pourquoi ? Quelles sont les préconisations de la CFE-CGC ? 

Compte tenu du contexte économique, nous étions inquiets à l’ouverture de cette conférence sociale. Nous sommes désormais sceptiques face à une feuille de route trop ambitieuse qui relève des travaux d’Hercule ! Droit du travail, évolution du dialogue social, avenir des filières professionnelles, conséquences du numérique, transition énergétique… Il est utopique de penser que l’on va pouvoir, en quelques mois, travailler sur l’ensemble de ces dossiers et bâtir de véritables propositions dans l’intérêt des salariés et plus particulièrement celui des techniciens, agents de maîtrise, cadres, ingénieurs et agents des fonctions publiques. 

Nous ne sommes pas dogmatiques : en tant qu’organisation responsable, nous sommes prêts à avancer mais dans le cadre d’une feuille de route pluriannuelle, en clarifiant les priorités de cet agenda social du gouvernement. 

La CFE-CGC a demandé la tenue d’une réunion exceptionnelle de l’agenda social, afin de définir notre propre feuille de route entre partenaires sociaux (sujets de négociation et calendrier), indépendamment de toute pression politique et indépendamment du calendrier des élections politiques. 

Le sondage sorti ce jour (ndlr : Odoxa pour MCI, Le Parisien-Aujourd’hui-en-France et France Info) nous donne raison, puisque 70 % des Français disent faire davantage confiance à la négociation entre les syndicats et le patronat pour mener des réformes économiques et sociales efficaces en termes d’emploi. 

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