L’IFOP a publié son enquête de conjoncture du deuxième trimestre (avril, mai et juin 2015) auprès des Très Petites Entreprises (TPE). Elle a été réalisée pour le compte de la société Fiducial.
Il s’agit du baromètre des TPE.
En France, les TPE représentent la très grande majorité des entreprises (96,8%) avec 2,5 millions de personnes.
Les dirigeants de TPE sont plus optimistes
Au second semestre, les patrons de TPE sont plus optimistes à l’égard du climat des affaires en France (+ 2 points, atteignant 29%). A l’inverse, cela signifie que 71% des chefs d’entreprise sont pessimistes à ce propos. Malgré ce taux élevé, les chefs d’entreprise de TPE font preuve d’un regain d’optimisme par rapport au climat des affaires. En effet, ils étaient près de 88% à la fin de l’année 2014 à être pessimiste sur ce sujet.
De plus, les dirigeants restent confiants dans leur entreprise, avec un résultat stable de 46%.
Ce trimestre, la confiance accordée par les chefs d’entreprise au gouvernement (22%) est de nouveau en léger recul (-2 points).
La situation financière des TPE reste toujours tendue
L’indice de situation financière des TPE poursuit sa lente progression et demeure fortement négatif (-21%, + 2 points) au premier trimestre 2015. Seules, 28% des TPE bénéficient d’un excédent de trésorerie, la moitié des TPE se situe à l’équilibre (49%) tandis que 23% font face à un déficit de trésorerie.
Ainsi 3 patrons sur 10 jugent toujours la situation financière de leur entreprise préoccupante (+ 2 points). En revanche, ce taux demeure nettement inférieur à ceux constatés lors des trois dernières vagues de 2014.
L’accès au financement est devenu plus difficile pour les TPE. Au second semestre, 65% des dirigeants ayant effectué une demande de financement se sont vus appliquer au moins une mesure de durcissement de l’accès au crédit, ce qui représente +7 points en trois mois, +18 points en 6 mois.
Au premier trimestre 2015, le durcissement prenait principalement la forme d’une réduction du montant accordé. Aujourd’hui, les patrons ayant effectué une demande de financement essuient de plus en plus de refus lorsqu’ils demandent un nouveau prêt (35%, +17 points en trois mois).
Les suppressions de postes continuent dans les TPE
La destruction nette d’emplois dans les TPE se poursuit pour le 7ème trimestre consécutif (-1,5%).
Néanmoins, les TPE de services aux entreprises déclarent une destruction d’emplois plus importante (-6%).
Toutefois, à l’approche de la saison estivale, les dirigeants de TPE anticipent une création nette d’emplois au second trimestre 2015 (+1%).
Les patrons de PME souhaitent une réduction des élus
Les dirigeants de PME jugent les élus toujours trop nombreux et peu représentatifs. En effet, 85% des patrons estiment que le nombre d’élus est trop important de manière générale.
De ce constat, découle une forte attente de réduction du personnel élu. Ainsi, 8 dirigeants sur 10 désirent la division par deux du nombre d’élus des conseils régionaux et généraux. Pour eux, cette mesure leur permettrait de conserver la même efficacité. Mais près de 2/3 des patrons veulent aller plus loin et souhaitent la fusion des institutions départementales et régionales.
Enfin, le système démocratique français est jugé sévèrement. Seulement 31% des dirigeants déclarent qu’il permet une représentation suffisante de la population et uniquement 26% que le fonctionnement du Parlement permet une application rapide des lois dont le pays a besoin.
Certaines institutions demeurent méconnues des patrons de TPE
Les dirigeants de TPE ont une image peu constituée du Conseil Général: à peine un quart des patrons (26%) déclare bien connaître ses compétences.
De plus, le CESE (Conseil Economique Social et Environnemental) n’est connu que par 38% des patrons et seulement 23% d’entre eux estiment qu’il dispose d’un réel pouvoir dans la vie politique français.
Enfin, les patrons de TPE s’avèrent peu impliqués dans le fonctionnement de leurs Chambres de métiers ou CCI: seuls 20% d’entre eux ayant voté aux dernières élections de ces chambres consulaires. Cette faible mobilisation est lié à leur faible connaissance du fonctionnement de leur chambre consulaire ou de son offre de service.
Les syndicats patronaux ne font pas l’unanimité chez les dirigeants de TPE
Seuls 19% des dirigeants de TPE déclarent être adhérents d’une organisation patronale. Dans 70% des cas, cette dernière ne fait pas partie des organisations principales (UPA, UNAPL, MEDEF et CGPME). Seul le syndicat de la branche bénéficie d’une bonne image auprès des dirigeants, et est également perçu comme comprenant bien les enjeux et contraintes des chefs d’entreprise et défendant bien leurs intérêts.
En outre, plus de la moitié des dirigeants (60%) jugent insuffisante la représentativité des 3 syndicats nationaux (MEDEF, CGMPE et UPA) pour assurer les négociations en leur nom.
Finalement, près des 2/3 des dirigeants se montrent favorables au projet de loi devant aboutir à la création de commissions paritaires régionales (62%).
Pour conclure sur ce rapport, Jean Marc Jaumouillé, directeur des techniques professionnelles de Fiducial avance que « les chefs d’entreprise n’ont pas confiance ni envers les politiques, ni envers les institutions censées les représenter et défendre leurs intérêts. Tant que cette défiance persistera, les TPE ne suivront pas les orientations socio-économiques de nos élus car ces dernières sont jugées trop instables. Pendant ce temps, ni investissement, ni embauche, donc pas de croissance ».