Cet article a été initialement publié sur le site du syndicat de salariés CFDT.
Les futurs opérateurs de compétences créés par la loi Avenir professionnel entrent dans une phase décisive de leur construction.
Fin 2018, les branches professionnelles ont défini un périmètre pour les Opco les concernant en respectant la logique métiers prescrite par le rapport Marx-Bagorski et soutenue par la CFDT. Depuis le 23 janvier, le ministère du Travail adresse des courriers à celles qui doivent revoir leur copie. Sept périmètres sur les dix pressentis sont stabilisés. Reste à trouver des solutions pour tous les autres d’ici au 24 mars avec un objectif d’agrément le 1er avril. La DGEFP (délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle) les invite à parvenir à un nouvel accord ou, à défaut, à se rapprocher d’un autre Opco d’ici là.
« Globalement, les branches ont joué le jeu, se félicite Yvan Ricordeau, secrétaire national chargé de la formation initiale et continue. Que ce soit Ocapiat, par exemple, l’Opco agriculture et transformation alimentaire, ou Opco 2i (interbranches industriel), ils couvrent des secteurs cohérents et répondent parfaitement aux critères établis en amont. » D’autres opérateurs liés aux champs des services et à la proximité posent davantage de problèmes, notamment à cause des appétits patronaux. « Depuis le début, nous plaidons pour un seul Opco dans les secteurs des services de proximité et de l’artisanat », rappelle le responsable CFDT.
“Le trou d’air n’est pas permis”
« Il est grand temps d’en finir avec la géographie des opérateurs pour que les outils de la formation professionnelle et de l’apprentissage se structurent enfin et que l’on passe à la phase opérationnelle », poursuit Yvan Ricordeau. Remplaçant les anciens Opca (organismes paritaires collecteurs agréés), les Opco vont jouer un rôle majeur. Ils assureront le financement des contrats d’apprentissage et de professionnalisation, apporteront un appui technique aux branches sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences, conseilleront les petites et moyennes entreprises pour permettre un meilleur accès de leurs salariés à la formation et géreront le CPF de transition pour les reconversions professionnelles. Autant de sujets de première importance pour l’avenir des travailleurs. « Un trou d’air dans leur mise en place n’est pas permis », estime la CFDT, qui insiste sur l’attention portée à l’avenir des salariés des anciens Opca dans la prise de décision.