Attention aux délais pour contester une rupture conventionnelle !

Cette publication provient du site de l’organisation syndicale FO

 

Par un arrêt, en date du 7 décembre 2017 (n°16-10220), la Cour de cassation a eu l’occasion de se prononcer sur le point de départ du délai de contestation judiciaire d’une rupture conventionnelle devant le juge judiciaire. 

En l’espèce, un salarié et son employeur ont conclu une convention de rupture. Cette convention a été régulièrement transmise à la Direccte afin d’être homologuée. La Direccte a rendu une décision implicite d’homologation. L’employeur a, alors, remis au salarié les documents de fin de contrat. Le salarié a, quant à lui, signé son reçu pour solde de tout compte mentionnant le versement d’une indemnité conventionnelle de rupture. 

Par la suite, le salarié a souhaité contester cette rupture conventionnelle. Il a alors saisi la juridiction prud’homale d’une demande en nullité de ladite convention. 

La cour d’appel a jugé sa demande irrecevable car forclose. En effet, selon l’article L 1237-14 du code du travail, le recours juridictionnel doit être formé, à peine d’irrecevabilité, avant l’expiration d’un délai de douze mois à compter de la date d’homologation de la convention. Face à ce refus, le salarié a formé un pourvoi auprès de la Cour de cassation. 

Le demandeur au pourvoi affirme qu’il ne connaissait pas le point de départ du délai de contestation d’une rupture conventionnelle puisque la décision d’homologation avait été implicite. De ce fait, il fait valoir qu’un délai de recours juridictionnel ne court pas contre une personne qui n’a pas été informée de son point de départ. En sus, il affirme que toute personne a droit à ce que sa cause soit entendue équitablement. 

La Cour de cassation balaie ces arguments en relevant que la cour d’appel avait, à bon droit, relevé que le salarié avait signé la convention et que celle-ci avait reçu exécution. 

En somme, le délai de prescription pour l’action en nullité d’une rupture conventionnelle court à compter de la décision d’homologation. Le salarié ne peut se prévaloir du fait que la décision eut été implicite pour dire que le délai de recours ne court pas. 

Cette décision souligne l’importance de la connaissance des délais de contestation d’une rupture conventionnelle. 

Après la signature d’une convention de rupture, l’employeur, comme le salarié, dispose d’un délai de rétractation de 15 jours. Une fois ce délai passé, la convention est envoyée à la Direccte. À compter de la réception de la demande, l’administration dispose d’un délai d’instruction de 15 jours pour rendre son avis. Celle-ci peut rendre une décision explicite ou implicite. Dans le premier cas, le délai de contestation court à partir de la réception de la décision explicite. Dans le second cas, le point de départ du délai de contestation est celui de la fin du délai d’instruction de l’administration. En effet, à défaut de réponse de l’administration réceptionnée par les parties dans les 15 jours, l’homologation est réputée acquise. 

À partir de cette date, le délai de contestation commence à courir : celui-ci est de 12 mois ! 

Ajouter aux articles favoris
Please login to bookmark Close
0 Shares:
Découvrez nos analyses et capsules vidéos
Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #5 : l'actualité des CCN Syntec, chimie, sécurité sociale

Lancer la vidéo

Webinaire Tripalio #2 : Le point sur les catégories objectives dans les CCN

Lancer la vidéo

Le pouls des CCN #6 : focus sur l'avenant santé n° 9 de la CCN Syntec

Lancer la vidéo

Nicolas Desormiere (MH) : la garantie aidants, nouvelle corde de la prévoyance CCN

Vous pourriez aussi aimer
Lire plus

La solidarité au cœur du Comptoir des Branches de Malakoff Humanis

Le 2 décembre 2025, Malakoff Humanis a réuni ses partenaires dans un lieu conviviable pour une nouvelle édition du « Comptoir des branches ». Lancé en mai 2021 à l’initiative du groupe de protection sociale Malakoff Humanis, il agit comme un lieu d’échange et de co-construction pour les partenaires sociaux des branches professionnelles autour de la protection sociale. Ce rendez-vous s’est imposé comme un espace d’échange incontournable. À l’occasion des 10 ans du dispositif de solidarité, cette soirée était...
Lire plus

Le socle solidaire et responsable écarté du PLFSS en 2e lecture

C'est sans grande surprise que les députés ont supprimé hier (3 décembre 2025) l'article 6 quater, créant un socle solidaire et responsable, du projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026. Cet article inséré par le Sénat devait permettre de commercialiser des contrats moins généreux en termes de prestations que l'actuel contrat responsable et...

La Mutualité française appelle les français à participer aux Etats généraux de la santé et de la protection sociale

Ce communiqué a été diffusé par la Mutualité française. Comment les Français peuvent-ils se réapproprier leur protection sociale ? En donnant leur avis dans le cadre des Etats généraux de la santé et de la protection sociale, estime Julien Damon, professeur associé à Sciences Po. Il s’est exprimé lors du lancement...

Intériale quitte la Mutualité Française

Plusieurs confrères de la presse spécialisée annoncent, ces dernières heures, la décision prise par Intériale, ayant longtemps joué un rôle central dans l'assurance santé des agents et anciens agents du ministère de l'Intérieur, de quitter la fédération nationale de la mutualité française. Cette décision résulterait notamment des tensions survenues entre opérateurs mutualistes, et dans le cadre de leur représentation, au cours de la mise en œuvre de la réforme...

Avis d’extension d’avenants à la CCN de la production cinématographique

Le ministre du travail et des solidarités, envisage d’étendre, par avis publié le 4 décembre 2025, les dispositions de l’avenant du 26 mars 2025 relatif à la révision des salaires minima et de l'avenant du 26 septembre 2025 relatif à la classification, conclus dans le cadre de la convention collective nationale de la production cinématographique du 19 janvier 2012 (...